On se demande toujours pourquoi l'entreprise ne se sépare pas de l'activité déficitaire de conception et de construction d'installations industrielles et énergétiques, a déclaré le président Thomas Blades jeudi à Francfort. "Il y a des raisons financières et tactiques contre cela", a-t-il déclaré. Les clients du secteur de la maintenance, beaucoup plus important et plus stable, verraient dans l'expertise de Bilfinger en matière de construction d'installations un avantage majeur. Sans cela, Bilfinger, qui selon ses propres déclarations est le plus grand fournisseur de services industriels en Europe, ne recevrait pas beaucoup de commandes.

La division des petites technologies a enregistré une perte d'exploitation de 28 millions d'euros l'année dernière. Le segment des "grandes entreprises de maintenance", a enregistré quant à lui des bénéfices grâce à une croissance des revenus notamment en Amérique du Nord. Dans l'ensemble, Bilfinger est de retour dans le vert pour la première fois depuis 2016. Le groupe a gagné 24 millions d'euros après un déficit tout aussi élevé l'année précédente.

Depuis des années, Bilfinger réduit la voilure. Le groupe de construction s'est séparé des activités de construction et d'immobilier et de nombreuses filiales dans le domaine des centrales énergétiques. Selon un rapport du "Handelsblatt", le fonds spéculatif ENA presse la direction de se séparer de la division Technologies. Le fonds ENA détiendrait moins d'un 1% des actions du groupe en direct mais aurait accès à plus de 10% de Bilfinger par le biais d'options. Des représentants du fonds ont déjà visité deux fois l'entreprise de Mannheim et se sont déclarés très satisfaits de la stratégie actuelle.

Le dirigeant Thomas Blades a expliqué que l'objectif de marge d'exploitation de cinq pour cent annoncé en 2017 ne sera désormais atteint qu'en 2021. "La voie à suivre est un peu plus difficile et plus raide que ce que nous avions imaginé au départ", a-t-il déclaré. Outre la perte de la division Technologies, cette situation est également due au report de grands projets.

L'année dernière, Bilfinger a réalisé un bénéfice d'exploitation ajusté de 104 millions d'euros sur des ventes de 4,2 milliards d'euros, soit une baisse de sept pour cent. Le retour sur investissement est ainsi passé de 1,6 % à 2,4 %. Pour l'année en cours, on s'attend à ce qu'il atteigne environ 4 %, les ventes restant constantes.