par Laetitia Volga

Les principales Bourses européennes sont le rouge lundi dans les premiers échanges, pénalisées par les menaces de sanctions commerciales de Donald Trump contre la Chine qu'il tient pour responsable de la propagation de l'épidémie de coronavirus.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 3,53% à 4.410,77 points vers 07h30 GMT. À Francfort, le Dax cède 3,09%. A Londres, le FTSE abandonne 0,56% après avoir lâché 2,3% vendredi quand les autres grandes places européennes étaient fermées pour la fête du travail.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 3,48%, le FTSEurofirst 300 de 2,27% et le Stoxx 600 de 2,35%.

Le président américain Donald Trump a déclaré jeudi envisager des représailles commerciales contre Pékin en affirmant que le coronavirus émanait d'un institut de virologie chinois.

Le secrétaire d'Etat Mike Pompeo a dit dimanche avoir "une quantité importante de preuves" mais n'a pas contesté la conclusion des services de renseignement américains selon laquelle il n'était pas d'origine humaine.

Un journal proche du Parti communiste chinois (PCC) a qualifié lundi de "bluff" les déclarations du secrétaire d'Etat américain, appelant Washington à fournir leurs preuves.

"La crainte dans les salles de marché est d'avoir une intensification de la guerre commerciale qui vienne s'ajouter à la crise économique et sanitaire, ce qui viendrait hypothéquer toute perspective de reprise de l'activité rapide", commente Christopher Dembik, responsable de l'analyse macroéconomique chez Saxo Bank.

"Elle pourrait en outre réduire à néant les efforts des banques centrales qui ont réussi, avec brio, en l'espace de quelques semaines à éviter que la crise économique ne se transforme en crise financière", ajoute-t-il.

Outre les développements sur le dossier sino-américain, les investisseurs seront attentifs à la publication dans la matinée des indices PMI définitifs dans le secteur manufacturier en avril qui devraient confirmer l'effet dévastateur de la pandémie sur l'activité dans la zone euro.

VALEURS

L'ensemble des secteurs européens sont dans le rouge dans les premiers échanges à commencer pour celui du pétrole et du gaz dont l'indice Stoxx perd 4,5%, devant celui de l'automobile (-4,48%) et des banques (-3,54%).

PSA et Renault, qui ont vu leurs immatriculations de voitures neuves plonger en avril, perdent respectivement 3,79% et 4,81%.

BioMérieux prend 1,06% après le feu vert accordé par l'autorité américaine du médicament (Food and Drug Administration, FDA) pour l'utilisation en urgence de son test respiratoire 2.1 BIOFIRE(®) (RP2.1), incluant le SARS-CoV-2.

Tarkett perd 6,53% après s'être dit victime d'une cyberattaque pénalisant certaines de ses activités.

Thyssenkrupp (-14,08%) accuse la plus forte baisse du Stoxx 600, le groupe allemand ayant dit dans une lettre à ses employés s'attendre à nouvelles difficultés financières à cause de la crise du coronavirus malgré la vente de son activité d'ascenseurs.

EN ASIE

Les tensions entre Washington et Pékin font chuter les places asiatiques ouvertes ce lundi: la Bourse de Hong Kong plonge de 4% à un plus bas d'environ deux semaines et le Kospi à Séoul a cédé 2,5%.

La Bourse de Tokyo est fermée jusqu'à jeudi. En Chine, les marchés actions sont fermés ce lundi et mardi à l'occasion des vacances de la fête du Travail.

A WALL STREET

La Bourse de New York a terminé en nette baisse vendredi après les menaces de représailles commerciales contre la Chine lancées par Donald Trump.

L'indice Dow Jones a perdu 2,55%, le Standard & Poor's 500, plus large, a cédé 2,81% et le Nasdaq Composite a reculé de 3,2%.

Les résultats d'entreprises ont également pesé sur la tendance: Amazon a chuté de 7,6% après avoir averti que les dépenses liées à la pandémie pourraient le conduire à enregistrer au deuxième trimestre sa première perte depuis cinq ans.

Apple a cédé 1,61% malgré des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, le groupe s'étant refusé à donner des prévisions pour le trimestre en cours.

La compagnie pétrolière Exxon Mobil a abandonné 7,17%; son bénéfice a baissé au premier trimestre en raison de lourdes charges de dépréciation liées à la chute de la demande et des cours du pétrole.

TAUX

L'aversion pour les actifs risqués favorise les obligations et pèse sur leurs rendements: celui des Treasuries à 10 ans perd plus de deux points de base à 0,6115%.

Son équivalent allemand remonte légèrement autour de -0,556% après un plus bas depuis la mi-mars à -0,593% dans les tout premiers échanges.

CHANGES

Les tensions sino-américaines profitent au dollar, qui s'inscrit en hausse de 0,31% face à un panier de devises de référence dont l'euro, qui retombe autour de 1,0937.,

Le yuan chinois, la monnaie la plus sensible aux tensions commerciales, se stabilise après être tombé à un plus bas d'un mois et demi à 7,1555 pour un dollar sur le marché "offshore".

PÉTROLE

Les cours du brut reculent, pénalisés par les craintes sur la surabondance de l'offre et par le risque d'intensification des tensions entre la Chine et les Etats-Unis.

Le Brent perd 1,29% à 26,1 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) recule de 6,12% à 18,57 dollars.

(édité par Patrick Vignal)