New York (awp/afp) - Blackrock, le premier gestionnaire d'actifs au monde, a annoncé mardi avoir enregistré un recul de son bénéfice et de ses revenus au premier trimestre, pâtissant d'une baisse des commissions versées par ses clients qui préfèrent investir dans des produits financiers à faible coût de gestion.

La société new-yorkaise a dégagé un bénéfice net de 1,05 milliard de dollars (quasiment autant en francs suisses) sur les trois premiers mois de l'année, en baisse de 3,3% sur un an, selon un communiqué.

Ce résultat s'est traduit par un bénéfice par action ajusté des éléments exceptionnels de 6,61 dollars, au-dessus des 6,13 dollars escomptés en moyenne par les analystes financiers.

Le chiffre d'affaires a lui reculé de 6,6% à 3,34 milliards, conforme aux attentes (3,34 milliards), tandis que le volume d'actifs géré par l'entreprise au 31 mars s'élevait à plus de 6.515 milliards de dollars, en hausse de 3,14% sur un an.

L'entreprise a attiré 65 milliards de dollars d'argent frais au premier trimestre, profitant de l'intérêt continu pour ses fonds indiciels (Exchange Traded Funds, ETF).

Toutefois, les frais de gestion ont baissé de 5% du fait de conditions de marché défavorables et du dollar fort, a expliqué le groupe dirigé par Larry Fink.

De façon générale, Blackrock n'est pas épargné par la période difficile que traverse actuellement l'industrie de la gestion d'actifs, les investisseurs choisissant des produits financiers aux frais de gestion souvent faibles.

Pour y faire face, la société essaie de se diversifier dans les investissements dits alternatifs: activités de fonds d'investissements, de hedge funds et de sociétés de capital-investissement.

Une orientation favorisée par le fait que les grandes banques ont dû abandonner certaines activités jugées risquées par les régulateurs, qui exigent par ailleurs qu'elles constituent des matelas de liquidités importants. Ce faisant, elles ont laissé le champ libre aux fonds, non-soumis à ces règles, qui se ruent alors sur ces actifs (immobilier, infrastructures, financement direct des entreprises...).

Ces investissements sont actuellement parmi les plus demandés dans le monde de la finance car les fonds de pension, les assureurs et autres grands investisseurs se détournent des marchés actions et obligataires, aux rendements jugés décevants.

Blackrock, qui a promu récemment de nouveaux dirigeants, a levé récemment 2,75 milliards de dollars auprès d'investisseurs dans le cadre d'un tour de table visant à donner les moyens financiers à un nouveau véhicule d'investissement.

En mars, la société était également entrée en négociations exclusives pour racheter l'éditeur français de logiciels pour les professions financières eFront pour 1,3 milliard de dollars.

afp/al