Milan (awp/afp) - L'incertitude était de nouveau vive jeudi en Italie quant à l'avenir de la banque Carige, après la décision de l'américain BlackRock de se retirer de son plan de sauvetage.

Ceci pourrait contraindre le gouvernement populiste italien à venir à la rescousse de l'établissement basé à Gênes (nord), en débloquant des fonds publics, comme Rome l'a déjà fait par le passé pour la BMPS.

Le géant mondial de la gestion d'actifs BlackRock a "décidé de ne pas donner suite à sa manifestation initiale d'intérêt", ont annoncé les administrateurs de Carige jeudi dans un communiqué.

L'intervention de BlackRock devait être articulée en lien avec le fonds interbancaire italien, qui s'était dit lundi prêt à convertir en actions 320 millions d'obligations souscrites auprès de Carige.

Mais selon le quotidien La Repubblica, le fonds a jugé l'opération "trop risquée".

Le groupe new-yorkais a expliqué que "le rôle de société fiduciaire qu'il avait vis-à-vis de ses clients dont il gère le patrimoine avait toujours été l'élément indispensable dans l'évaluation d'une opportunité d'investissement".

Carige, dirigée depuis début janvier par des administrateurs temporaires désignés par la Banque centrale européenne (BCE), a achevé l'année 2018 sur une perte nette de 272,8 millions d'euros.

La banque a déjà procédé à trois augmentations de capital depuis 2014 et changé plusieurs fois de directeurs généraux ces dernières années.

Les administrateurs ont précisé qu'ils continuaient à étudier "les autres solutions de marché" afin d'"assurer la stabilité et la relance de la banque". En cas d'échec, ont-ils noté, "il demeure la possibilité prévue par le décret-loi du 8 janvier d'activer la procédure de demande de recapitalisation préventive auprès du ministère de l'Economie".

Ce décret prévoit une aide d'un montant maximal d'un milliard d'euros pour une éventuelle "recapitalisation préventive" de Carige.

L'action Carige est suspendue depuis le 28 décembre à la Bourse de Milan. Son cours vaut seulement 0,0015 euro, après avoir perdu plus de 80% de sa valeur sur les trois derniers mois.

afp/rp