Première banque française à présenter ses comptes du quatrième trimestre, BNP Paribas (+1,21% à 49,885 euros) a dévoilé une performance supérieure aux attentes, mais elle s’accompagne d’une réduction de son objectif de rentabilité. Elle vise désormais une rentabilité des fonds propres tangibles de 10% cette année contre 10,5% auparavant alors qu’elle est confrontée à un environnement de taux d’intérêt plus faible qu’il y a un an. Au cours des derniers mois, plusieurs banques européennes, dont Credit Suisse et HSBC, ont également revu à la baisse leur objectif de rentabilité.

Au quatrième trimestre, BNP Paribas a généré un résultat net part du groupe en progression de 28,2% à 1,849 milliard d'euros, portant ses résultats annuels à 8,17 milliards d'euros, en hausse de 8,6%. Le produit net bancaire est en hausse de 11,5% à 11,33 milliards d'euros sur le trimestre et de 4,9% à 44,597 milliards d'euros sur l'année.

Sur ces deux périodes, la plus importante banque française a bénéficié d'une progression de ses coûts inférieure à celle de ses revenus, 4,6% au dernier trimestre et 2,5% en 2019. Cette " effet de ciseau " s'explique notamment par les économies réalisées par la banque. Depuis le lancement de son plan de transformation en 2017, elle affiche 1,8 milliard de réduction de coûts, avec pour ambition d'atteindre 3,3 milliards d'euros en 2020.

Cette année sera d'ailleurs la première depuis 2017 où elle n'enregistrera pas de coûts exceptionnels de transformation. En 2020, BNP Paribas anticipe ainsi une baisse des coûts en valeur absolue et un nouvel " effet de ciseau " positif au niveau du groupe, même s'il est attendu neutre au niveau de la banque de détail.

BNP Paribas a mis en cause la faiblesse des taux d'intérêt. Les revenus d'intérêt de la banque de détail en France n'ont augmenté que de 0,2% à 889 millions d'euros sur les trois derniers mois de 2019. Son produit net bancaire a pu augmenter de 1% à 1,57 milliard grâce à la progression de 2,1% des commissions.

Cette période a été marquée par la bonne performance des activités de marché, qui ont dépassé de 25% les attentes. Dans le courtage FICC (Taux, crédit, changes et matières premières), les revenus ont bondi de 62,5% à 820 millions d'euros. Celui du courtage actions a flambé de 260% à 520 millions d'euros. En 2019, cette activité avait connu une fin d'année difficile, marquée notamment par une perte sur la couverture de dérivés sur indices aux Etats-Unis.

Enfin, le ratio de fonds propres durs de la banque a progressé de 10 points de base sur le trimestre à 12,1%.