PARIS (awp/afp) - Les syndicats Force Ouvrière, CGT et CFE-CGC de Conforama alertent dans des communiqués distincts samedi sur les difficultés d'accès de l'enseigne à un prêt garanti par l'État, une des quatre banques, BNP Paribas se faisant "tirer l'oreille".

"Qui veut détruire Conforama et 30.000 emplois?" lance FO, qui note que "Conforama commençait à aller mieux après une restructuration lourde" lorsque le confinement "a mis à bas tous les efforts des salariés déjà traumatisés par un PSE pour 1.900 d'entre eux".

L'enseigne a fait appel à l'État à travers le Comité Interministériel de Restructuration Industrielle (CIRI) pour obtenir un prêt garanti par l'Etat, dispositif mis en place pour les entreprises ayant souffert de la crise sanitaire.

"BNP Paribas s'est distinguée le 15 mai en ne participant pas, sans aucune explication, à une réunion organisée par le CIRI, preuve évidente d'un désengagement qui ne veut pas dire son nom", indique FO.

Pour sa part, la CFE-CGC souligne que "depuis le début des négociations cette banque fait défaut et exige des garanties incroyables et l'État fait le maximum", passant sa garantie de 80% à 90%. Cette banque semble avoir oublié qu'elle a bénéficié de l'argent de l'État pour un sauvetage à plus de 5 milliards en 2008 !!!", proteste le syndicat des cadres.

Selon lui, "dans quelques jours et sans réponse favorable, la société Conforama devra passer par la cessation de paiement d'après ses dirigeants".

"A quoi joue la BNP Paribas?", interroge la CGT. Le syndicat demande au gouvernement "d'agir afin de ramener BNP Paribas à la raison".

"Sans ce prêt garanti, Conforama risque d'être livré à un repreneur rapace qui s'empressera de découper en tranches notre entreprise (...) la fin d'une entreprise plus que cinquantenaire plébiscitée par les Français", s'indigne FO.

Interrogé, le ministère de l'Economie s'est refusé à tout commentaire.

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