La banque, filiale cotée du groupe Crédit agricole, indique dans un communiqué que son bénéfice net a atteint 1.222 millions d'euros sur le trimestre écoulé contre 1.436 millions un an plus tôt.

Pour couvrir les risques de crédit, l'activité de banque de financement et d'investissement (BFI) a enregistré au deuxième trimestre pour 67 millions d'euros de dotations nettes de provisions alors qu'elle avait procédé à des reprises nettes de provisions à hauteur 46 millions l'an dernier à la même période.

La BFI du Crédit agricole a ainsi vu son bénéfice net reculer de près de 22% à 452 millions d'euros.

A la Bourse de Paris, où toutes les valeurs de l'indice CAC 40 ont ouvert dans le rouge après que Donald Trump a rompu la trêve commerciale avec la Chine, l'action Crédit agricole a débuté la séance en chute de plus de 4%.

A 9h43, le titre abandonne 4,92% à 10,335 euros. Au même moment, l'indice bancaire européen cède 2,43%.

Les analystes soulignent toutefois qu'à l'exception des provisions dans la BFI, les résultats du Crédit agricole sont globalement bons.

DÉBUT DE DÉMANTÈLEMENT DE "SWITCH"

"Nous avons obtenu ce que nous recherchions: de bonnes tendances commerciales, une visibilité sur les bénéfices, un levier opérationnel et une amélioration progressive de la solvabilité", écrivent dans une note de recherche les analystes de Jefferies, qui maintiennent leur recommandation à l'achat sur la valeur.

Comme évoqué début juin lors de la présentation de son nouveau plan stratégique à horizon 2022, le Crédit agricole va commencer dès le début de l'année prochaine à démanteler son mécanisme de renforcement des fonds propres dit "Switch", le groupe s'estimant désormais suffisamment capitalisé.

"Nous avons un niveau de solvabilité suffisamment fort", a déclaré Philippe Brassac, le directeur général de Crédit agricole SA, lors d'une conférence de presse. "Ce mécanisme coûte à CASA de la rentabilité."

A fin juin, son ratio de solvabilité "common equity tier one" (CET1) est ressorti à 11,6%. La banque entend maintenir ce ratio au-dessus de 11% à horizon 2022.

La solvabilité des banques est actuellement scrutée à la loupe par les investisseurs.

Pressée par le marché de renforcer ses fonds propres, la Société générale s'est ainsi efforcée jeudi de rassurer les investisseurs en affichant à fin juin un ratio de solvabilité à 12%.

(Edité par Bertrand Boucey)

par Matthieu Protard et Inti Landauro