Comme lors de tous les épisodes de regain d'inquiétude à propos de la crise de la zone euro, les banques sont les premières à en pâtir en Bourse. A Paris, Société Générale (-4,65% à 28,57 euros), Crédit Agricole (-3,72% à 6,916 euros) et BNP Paribas (-3,42% à 42,485 euros) affichent les fortes baisses de l'indice CAC 40. Les investisseurs s'inquiètent des modalités du plan de sauvetage de Chypre. La mesure la plus controversée est la demande de l'Europe d'instaurer une taxe exceptionnelle de 6,75% sur tous les dépôts bancaires en deçà de 100 000 euros et de 9,9% au-delà.

Cette mesure pourrait cependant être adoucie, en particulier pour les dépôts inférieurs à 100 000 euros. Selon une source parlementaire chypriote citée par Reuters, le gouvernement propose que les premiers 20 000 euros soient exemptés de taxation et qu'ensuite les taux préconisés soient maintenus.

Elle inquiète les marchés car elle créera un précédent et pourrait inciter les épargnants d'autres pays en difficulté à retirer leurs dépôts à titre de précaution. Se faisant, il affaiblirait le secteur bancaire de leur pays. « Les regards risquent de se tourner particulièrement vers l'Espagne où le système bancaire est encore loin d'être sorti d'affaire », avertit CM-CIC.

Pour justifier leur décision de taxer les dépôts, les dirigeants européens ont souligné que Chypre était un cas exceptionnel. Royal Bank of Scotland souligne ainsi que le secteur bancaire de Chypre est le plus important de l'Europe relativement à son économie. Ses actifs représentent en effet près de 7 fois le PIB du pays. Dans ces conditions, un sauvetage du secteur aurait fait bondir l'endettement de Chypre à des niveaux insoutenables.


Valeurs citées dans l'article : BNP PARIBAS, SOCIETE GENERALE, CREDIT AGRICOLE