Début février, lors de la présentation des résultats annuels, la banque française, qui a revu à la baisse ses objectifs financiers, a dit vouloir restructurer sa banque d'investissement pour se concentrer sur certaines activités de marchés, comme les dérivés actions.

Elle entend aussi réduire la voilure sur les taux, les changes, le crédit et les matières premières avec pour objectif de redresser la rentabilité de sa BFI, à la peine en 2018 comme d'autres banques en Europe comme ses concurrentes BNP Paribas ou l'allemande Deutsche Bank.

"Des réunions ont lieu avec la direction mais pas sur ces sujets", a dit à Reuters une source syndicale en référence aux suppressions de postes évoquées dans la presse. "Nous n'avons pas d'informations mais on sait que cela va arriver. On attend. Il n'y a pas de vent de panique. Il n'y a pas le feu."

"Il n'y a aucun élément qui permet de dire ce qui va se passer", a déclaré une autre source au sein de la banque. "Si quelque chose avait été décidé, il y aurait des consultations avec les représentants du personnel. Il n'y a rien aujourd'hui."

DES CESSATIONS D'ACTIVITÉS DANS LA BFI

Le 7 février, lors de la présentation des résultats 2018, Séverin Cabannes, le directeur général délégué de la SocGen en charge de la BFI, a estimé qu'il était encore "trop tôt" pour parler de réductions d'effectifs.

Il n'a pas caché qu'il y aurait des cessations d'activités au sein de la BFI, se refusant à donner plus de détails à ce stade.

La banque "Rouge et Noire" a d'ores et déjà remplacé Franck Drouet à la tête des activités de trading pour y nommer Jean-François Grégoire.

BNP Paribas a par exemple confirmé au début du mois la fermeture de sa filiale de trading pour compte propre Opera Trading.

Selon l'agence de presse Bloomberg, la SocGen envisage de supprimer des centaines, voire des milliers d'emplois dans sa banque d'investissement afin de compenser la pression sur les coûts liée à la réglementation.

Un porte-parole de la banque s'est refusé à commenter cette information.

Depuis plusieurs mois, la Société générale est sous la pression du marché pour redresser sa rentabilité et améliorer sa solvabilité financière.

Sur les douze derniers mois, l'action Société générale a perdu 45% de sa valeur. Depuis le début de l'année, le titre s'est contracté de plus de 8% alors que l'indice bancaire européen a gagné plus de 5%.

(Avec Catherine Mallebay-Vacqueur, édité par Jean-Michel Bélot)

par Matthieu Protard