Paris (awp/afp) - Un trader indépendant a engagé une procédure judiciaire contre la banque BNP Paribas à qui il réclame 152 millions d'euros en raison d'un différend concernant le prix d'une transaction réalisées en 2015, a appris jeudi l'AFP.

Une première audience devait se tenir ce jeudi à 11H00 devant le tribunal de commerce de Paris, qui se limitera toutefois à enregistrer le dossier et le nom des différentes parties. Aucune plaidoirie n'y est prévue, a précisé à l'AFP le tribunal de commerce, confirmant une information précédemment relayée par le journal Le Parisien.

Contacté par l'AFP, la banque n'a souhaité faire aucun commentaire concernant cette affaire.

Dans le détail, ce litige porte sur des faits survenus fin 2015. Le 4 décembre, ce trader indépendant basé à Francfort a acheté par l'intermédiaire d'une banque allemande 3000 produits financiers émis par BNP Paribas, pour un coût unitaire de 108,80 euros, ont expliqué à l'AFP Hubert Mazingue et Marion Mein, les avocats de ce trader.

Sauf que, selon eux, la banque a commis une erreur en vendant ces produits à un tarif très inférieur à ceux du marché : leur prix réel était en réalité de plus de 54'000 euros à l'unité, affirme Mme Mein.

"Il a donc payé 326'400 euros qui ont été débités de son compte, et il a découvert le lendemain un actif de 162 millions d'euros", poursuit l'avocate.

Se rendant compte de cette erreur, BNP Paribas a annulé "de manière unilatérale" une semaine plus tard cette transaction et n'a pas livré au trader les titres de ces produits financiers, explique encore l'avocate.

Or le trader et ses avocats considèrent que la banque a trop tardé à réagir : "nous estimons que la clause contractuelle était applicable, normalement on a deux heures pour contester une transaction, mais comme le montant a dépassé le seuil normal c'était jusqu'au lendemain onze heures", ajoute l'avocate.

Le trader réclame par conséquent à la banque des dommages et intérêts à hauteur de 152 millions d'euros, c'est-à-dire "le montant dont il a été privé s'il avait pu revendre ces certificats au prix normal" de marché, détaille Mme Mein.

Une procédure judiciaire est également en cours devant la justice allemande.

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