New York (awp/afp) - Boeing a annoncé mardi l'éviction du responsable de sa division d'aviation commerciale (BCA), Kevin McAllister, premier départ d'un cadre dirigeant depuis le début de la crise du 737 MAX, immobilisé au sol depuis mi-mars après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.

M. McAllister est remplacé immédiatement par Stan Deal, salarié du groupe depuis 1986 et jusque-là à la tête de la division proposant différents services (maintenance, formation des équipages...) de l'avionneur.

Ce départ intervient une dizaine de jours après que le grand patron, Dennis Muilenburg, s'est vu retirer le titre de président du conseil d'administration.

M. McAllister n'était pas à la tête de BCA au moment du développement du 737 MAX. Ingénieur de formation, il travaillait chez General Electric quand il a été nommé en 2017 par M. Muilenburg.

Les critiques s'étaient toutefois multipliées ces derniers jours à son encontre, selon des sources internes.

On lui reprochait notamment de ne pas avoir fait ce qu'il fallait, en termes de communication, pour rassurer le grand public, les compagnies aériennes et les salariés sur cet avion, qui représente plus de deux tiers du carnet de commandes de Boeing.

Outre le 737 MAX, la division aviation connaît également des problèmes liés aux programmes 787 et 737 NG, la version précédant le MAX.

L'agence fédérale de l'aviation (FAA) a ordonné en début de mois une inspection de près de 2.000 Boeing 737 NG après la découverte de "fissures structurelles" sur un exemplaire en Chine.

L'annonce du départ immédiat de M. McAllister intervient à la veille de la publication des résultats du troisième trimestre de Boeing, qui devraient se traduire par un nouveau plongeon du chiffre d'affaires du fait de la suspension des livraisons du MAX.

Elle arrive aussi au moment où la pression est grande sur le patron Dennis Muilenburg, qui sera auditionné le 30 octobre prochain, pour la première fois, par des élus américains.

Cette audition est cruciale car le dirigeant devrait être interrogé sur la publication vendredi dernier d'échanges troublants entre deux de ses pilotes d'essai qui font état de possibles dysfonctionnements du système de pilotage automatique, MCAS, mis en cause dans les deux accidents du MAX.

afp/rp