New York (awp/afp) - L'agence fédérale de l'aviation (FAA) américaine a accusé vendredi Boeing de lui avoir caché des documents importants liés à la certification du 737 MAX, cloué au sol depuis sept mois après deux accidents ayant fait 346 morts.

"Tard hier soir (jeudi), Boeing a alerté le département des Transports de l'existence de messages instantanés entre deux employés de Boeing, discutant de certains éléments de communication avec la FAA lors de la certification initiale du 737 MAX en 2016", dénonce le régulateur dans un courriel. "Boeing a expliqué au département qu'il a découvert ces documents il y a plusieurs mois" mais n'en a pas fait part à la FAA.

D'après une source proche du dossier, les deux employés évoquaient le fait que des informations trompeuses avaient été communiquées à la FAA sur un important logiciel du 737 MAX.

Interrogé par l'AFP si le système de sécurité en question était le logiciel anti-décrochage MCAS mis en cause dans les accidents d'Ethiopian Airlines et de Lion Air, la source a dit qu'elle ne pouvait pas dévoiler une telle information.

"La FAA a trouvé la substance des documents inquiétante", déclare vendredi la FAA, qui se dit "déçue" que Boeing n'ait pas "immédiatement" porté à son attention ces documents dès qu'il en a pris connaissance.

"La FAA est en train d'examiner les informations (contenues dans les documents) pour déterminer quelles mesures appropriées prendre" contre Boeing, assure le régulateur, dont la proximité avec Boeing a été dénoncée de toutes parts depuis les accidents.

Pour montrer qu'elle affirme son indépendance, la FAA a adressé une lettre vendredi à Dennis Muilenburg, le patron de Boeing, le sommant de s'expliquer.

"J'attends vos explications immédiatement concernant le contenu de ce document et les raisons pour lesquelles Boeing en a retardé la divulgation à son régulateur en charge de la sécurité", y écrit Steve Dickson, un des responsables de la FAA, dans ce courrier obtenu par l'AFP.

A Wall Street, ces informations provoquaient un recul de 3,75% de l'action Boeing vers 16H GMT, les investisseurs redoutant que la montée du ton entre Boeing et son principal régulateur risque de repousser encore un peu plus le retour en service du 737 MAX.

Dans un bref communiqué, Boeing assure simplement qu'il continuera à collaborer à l'enquête menée par une commission de la Chambre des représentants. "Nous allons continuer à suivre les instructions de la FAA et d'autres régulateurs dans le monde, pendant que nous travaillons à faire revoler le 737 MAX en toute sécurité".

afp/rp