ÉLECTIONS DÉCISIVES POUR L'AVENIR DE L'UNION EUROPÉENNE

BRUXELLES - Les Européens sont appelés aux urnes de jeudi à dimanche, selon les pays, pour renouveler le Parlement de Strasbourg, dont la composition n'influencera pas seulement l'orientation de la politique de Bruxelles pendant les cinq prochaines années mais aussi celle de la construction européenne dans son ensemble.

En 2014, les électeurs européens avaient octroyé deux fois plus de sièges aux partis nationalistes hostiles à l'Union européenne (UE) que dans la législature précédente. Les eurosceptiques l'avaient notamment emporté au Royaume-Uni, ouvrant la voie au référendum sur le Brexit de 2016, dont le résultat favorable à la sortie de l'UE a ébranlé les fondations de la construction européenne.

Cinq ans plus tard, les enquêtes d'opinion prédisent une nouvelle poussée des partis nationalistes ou hostiles au fédéralisme européen, même si ceux-ci devraient peiner à dépasser 20% des sièges au Parlement.

Malgré les polémiques incessantes sur la politique migratoire de l'UE, les partis favorables à une action collective sur des sujets communs comme le commerce, la sécurité, les migrations ou la lutte contre le changement climatique devraient continuer à dominer le Parlement.

Evoquant "l'élection la plus importante depuis 1979" pour l'UE, Emmanuel Macron a appelé de son côté à la formation d'une "coalition plus large" au Parlement, dépassant le clivage actuel entre les deux grands blocs, conservateur et social-démocrate, qui devraient sortir affaiblis du scrutin.

Selon les sondages, c'est un allié du Rassemblement national (RN) de Marine Le Pen, la Ligue du ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, qui pourrait compter le plus d'élus au Parlement européen, détrônant l'Union chrétienne-démocrate (CDU) de la chancelière allemande Angela Merkel.

Une fois l'ensemble des résultats connus dimanche soir s'ouvrira une autre bataille, celle de la désignation du successeur de Jean-Claude Juncker et des autres dirigeants de l'UE. Ce n'est qu'à son terme qu'il sera possible de mesurer pleinement les nouveaux rapports de force et l'ampleur de la recomposition éventuelle du paysage politique européen.

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À L'AUBE DES EUROPÉENNES AU ROYAUME-UNI,

LA POSITION DE MAY PLUS FRAGILE QUE JAMAIS

LONDRES - L'ultime pari de Theresa May sur le Brexit a échoué au Royaume-Uni, où des élus de son propre Parti conservateur ont rejeté mercredi ses propositions et l'appellent à quitter la tête du gouvernement.

Selon un parlementaire conservateur, la dirigeante n'a pas prévu de démissionner dans l'immédiat et fera campagne ce jeudi pour les élections européennes.

Elle rencontrera vendredi le chef du Comité 1922, qui réunit l'ensemble des députés conservateurs à l'exception de ceux qui siègent au gouvernement, et c'est alors qu'une décision sera prise, a encore déclaré ce parlementaire.

La Première ministre britannique, qui a échoué par trois fois depuis la mi-janvier à faire adopter l'accord de retrait négocié avec les Européens, a abattu mardi sa dernière carte, optant pour des relations commerciales plus étroites avec l'Union européenne et proposant de voter sur l'opportunité d'un second référendum pour faire adopter son projet de loi sur l'accord de retrait (WAB).

Mais son plan a fait long feu dans les rangs de l'opposition travailliste, avec lequel May a tenté vainement de négocier un compromis pendant six semaines, comme dans son propre Parti conservateur.

Les électeurs britanniques sont invités à se rendre aux urnes ce jeudi pour un scrutin européen de tourner au désastre pour le Parti conservateur et, dans une moindre mesure, pour les travaillistes.

Dans un sondage YouGov paru mercredi, le Parti conservateur émerge seulement à la cinquième place, avec 7% des intentions de vote (contre 23% aux précédentes élections européennes, en 2014).

Exploitant la colère, l'impatience et le sentiment de trahison de l'électorat "brexiter", Nigel Farage, figure de proue du référendum de 2016, fait largement la course en tête avec son Parti du Brexit, lancé le mois dernier seulement, mais crédité de 37% des intentions de vote.

Le Parti travailliste paie également ses divisions sur le Brexit: avec 13% des intentions de vote (contre 25% en 2014), il est distancé par les Libéraux Démocrates (19%) et talonné par les écologistes du Green Party (12%), deux partis favorables au maintien dans l'UE.

LE POINT sur les négociations du Brexit

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MACRON TAXÉ D'"OPPORTUNISME ÉCOLOGIQUE" EN FRANCE

PARIS - Emmanuel Macron réunit jeudi le premier conseil de défense écologique, une mesure post-"grand débat national" qui peine à convaincre les associations de défense de l'environnement et les élus écologistes, qui y voient une forme d'"opportunisme" avant les élections européennes de dimanche.

Cette instance, annoncée par le chef de l'Etat lors de sa conférence de presse à l'Elysée le 25 avril, a vocation à se réunir "régulièrement" autour du Premier ministre Edouard Philippe et de plusieurs ministres, dont François de Rugy (Transition écologique), Bruno Le Maire (Economie), Agnès Buzyn (Santé) et Julien Denormandie (Logement).

Imaginé sur le modèle du conseil de défense, ce conseil sera chargé de fixer "les priorités (...), s'assurera de leur prise en compte dans l'action de la politique du gouvernement et du suivi de leur mise en oeuvre", explique l'exécutif.

Se tiendra ensuite "courant juin" une convention citoyenne composée de 150 citoyens tirés au sort et chargée selon Emmanuel Macron de "redessiner toutes les mesures concrètes d'aide aux citoyens sur la transition climatique".

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LIBYE: REÇU À L'ÉLYSÉE,

LE GÉNÉRAL HAFTAR EXCLUT UN CESSEZ-LE-FEU DANS L'IMMÉDIAT

PARIS - Reçu mercredi par Emmanuel Macron, le maréchal libyen Khalifa Haftar a douché les espoirs d'une sortie rapide de l'impasse politique et sécuritaire en Libye en excluant un cessez-le-feu immédiat, tout en reconnaissant qu'une reprise du dialogue politique serait "nécessaire", a indiqué l'Elysée.

Haftar, dont l'armée a lancé une offensive sur la capitale Tripoli le 4 avril, s'est entretenu pendant un peu plus d'une heure avec le chef de l'Etat français, qui avait reçu le 8 mai le Premier ministre Fayez al Serraj dont le gouvernement d'union nationale (GNA) est reconnu par la communauté internationale.

"La défiance qu'on connaît entre les acteurs libyens est plus forte que jamais aujourd'hui", a souligné une source à la présidence française après le départ du maréchal libyen, qui ne s'est pas exprimé à l'issue de cet entretien.

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DÉBUT DU DÉPOUILLEMENT EN INDE APRÈS LES LÉGISLATIVES

NEW DELHI - Le dépouillement des bulletins de vote a commencé jeudi en Inde, où la coalition du Premier ministre sortant Narendra Modi semble en passe de remporter la majorité des sièges au Parlement à l'issue des élections législatives qui se sont achevées dimanche.

D'après six de sept sondages réalisés à la sortie des urnes dimanche, l'Alliance démocratique nationale (NDA) devrait obtenir 285 sièges sur les 545 de la chambre basse du Parlement, où elle conserverait donc la majorité.

Les résultats du scrutin devraient être connus jeudi soir, après le dépouillement de plus de 600 millions de bulletins.

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PAS DE CALENDRIER POUR LA REMISE EN SERVICE DU 737 MAX-FAA

FORTH WORTH, Texas/MONTREAL - Le directeur de l'administration américaine de l'aviation civile a déclaré mercredi qu'aucun calendrier précis n'avait été établi pour décider de la remise en service des avions 737 MAX de Boeing , immobilisés au sol dans le monde entier depuis la mi-mars après deux catastrophes aériennes.

La Federal Aviation Administration (FAA) a prévu jeudi une réunion à Forth Worth, au Texas, avec des régulateurs du monde entier - notamment de la Chine et de l'Union européenne - pour faire le point sur les modifications apportées par Boeing au logiciel du 737 MAX et la formation des pilotes.

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LA REPRISE D'ASCOVAL PAS MENACÉE PAR BRITISH STEEL-BERCY

PARIS - Le placement de British Steel sous administration judiciaire en Grande-Bretagne ne remet pas en cause le plan de reprise de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord), a déclaré mercredi le ministère de l'Economie et des Finances, confirmant le soutien de l'Etat français à l'opération.

"L'État français maintient son soutien à British Steel Saint-Saulve (ex-Ascoval), dont le plan d'affaire à la reprise ne dépendait pas des activités britanniques du groupe, ni industriellement, ni pour son plan de financement qui n'est pas remis en cause", indique Bercy dans un communiqué.