Boeing cède 1% à 352,245 dollars à Wall Street. Le constructeur aéronautique américain tombe décidément de Charybde en Scylla avec la crise du 737 Max, son avion cloué au sol depuis la mi-mars après deux catastrophes aériennes. Le groupe, qui n'a plus le droit de livrer cet avion, a annoncé l'annulation par Flyadeal, la filiale low cost de la compagnie nationale Saudi Arabian Airlines (Saudia), d'une commande de 30 737 Max, assortie de 20 options, soit un contrat de 5,9 milliards de dollars. Boeing a expliqué que cette annulation était liée aux contraintes de calendrier de Flyadeal.

Un timing qu'Airbus entend lui, respecter.  Flyadeal a indiqué qu'elle allait équiper entièrement sa flotte d'Airbus A320. La compagnie a ainsi commandé 30 A320 Neo, assorti d'une option sur 20 appareils supplémentaires.

Au prix catalogue, le montant de la commande atteindrait 3,3 milliards de dollars pour 30 appareils et 5,5 milliards en comptant les 20 options d'achat. Sa maison-mère Saudi Arabian Airlines avait commandé 65 avions lors du dernier salon du Bourget. Les livraisons commenceront en 2021.

Dans ce cadre, les investisseurs attendent avec intérêt la publication des résultats trimestriels de Boeing. Ils redoutent une nette révision à la baisse de ses perspectives.

Selon les estimations du cabinet français Archery Strategy Consulting citées par "Les Echos", l'arrêt des vols depuis la mi-mars et l'impossibilité de livrer les appareils assemblés à Renton, près de Seattle, coûteraient à Boeing entre 1 et 1,5 milliard de dollars par mois d'immobilisation, à raison de 42 appareils produits chaque mois.

Si la crise perdure jusqu'en 2020, l'addition pour Boeing pourrait dépasser les 10 milliards de dollars d'ici à la fin de l'année.

Ce scénario a été renforcé récemment par la découverte par l'aviation civile américaine (FAA) d'une nouvelle faiblesse dans le système anti-décrochage MCAS, à l'origine des crashs. Si le groupe américain travaille sur le sujet, la FAA ne devrait donner son feu vert à l'envol du 737 Max qu'à l'automne pour un redécollage effectif en début d'année prochaine.