New York (awp/afp) - Des doutes s'accumulent sur la date de remise en service du Boeing 737 MAX, cloué au sol depuis plus d'un an: le vol test nécessaire au feu vert des régulateurs n'est pas prévu au moins avant juin, ont indiqué jeudi à l'AFP des sources règlementaires.

Ces informations jettent un voile sur le calendrier de Boeing, qui prévoit une remise en service du MAX pour "mi-2020", c'est-à-dire en juin.

Les autorités de l'aviation civile ne peuvent approuver la version modifiée de l'avion qu'après un essai en vol.

Or aucun vol test du 737 MAX modifié n'est prévu avant juin au moins, a dit à l'AFP jeudi une des sources sous couvert de l'anonymat.

Une autre source va même plus loin, en affirmant qu'aucune date n'a été arrêtée, à cause de la crise sanitaire.

Les inspecteurs européens et canadiens auront du mal à se rendre aux Etats-Unis pour participer à un essai en vol à cause des restrictions aux voyages et de la distanciation physique, explique-t-on de même source.

Contactée par l'AFP, l'AESA, le régulateur européen n'a ni confirmé ni infirmé ces informations.

"Pour ce qui concerne le MAX, le travail progresse en dépit des différentes mesures de confinement. Toutefois, l'impact du Covid-19, notamment les restrictions aux voyages qu'il a entraînées, signifie que nous n'avons pas de calendrier ferme pour les vols tests, qui sont exigés pour valider la remise en service", a déclaré par courriel Janet Northcote, une porte-parole de l'AESA.

L'agence fédérale de l'aviation, la FAA, le principal régulateur de Boeing, a pour sa part fait savoir qu'il "n'y avait pas de mise à jour" aussi bien pour ce qui est de la date de certification de l'avion que pour la formation des pilotes.

Le 737 MAX est cloué au sol depuis le 13 mars 2019 après un accident d'un exemplaire d'Ethiopian Airlines ayant fait 157 morts. Cet accident survenait quelques mois seulement après le crash d'un MAX de Lion Air, qui a tué 189 personnes.

Le logiciel anti-décrochage MCAS a été mis en cause dans les deux accidents. D'autres problèmes, dont un concernant des câblages électriques, ont par la suite été détectés.

Boeing, qui travaille sur des modifications, n'a pas souhaité commenter mais a renvoyé à des déclarations faites par son directeur général lors de la conférence d'analyse des résultats du premier trimestre avec des journalistes le 29 avril dernier.

"Actuellement, nous nous focalisons à finir la procédure de validation du logiciel et la documentation technique requise avant le vol de certification", avait déclaré David Calhoun.

"Une partie de cette documentation a pris beaucoup plus de temps que prévu et la situation causée par le coronavirus a aussi exigé des changements, notamment sur la façon dont nous faisons les choses, y compris travailler à distance et tenir des réunions virtuelles avec nos régulateurs", avait-il ajouté.

afp/rp