New York (awp/afp) - Les commandes d'avions commerciaux de Boeing ont terminé dans le rouge en 2019, une première depuis des décennies, en raison de la crise du 737 MAX, cloué au sol depuis mi-mars après deux accidents rapprochés ayant fait 346 morts.

Le bilan commercial annuel du constructeur aéronautique américain affiche un déficit de 87 appareils nets, c'est-à-dire qu'il a enregistré davantage d'annulations que d'ordres d'achat, a-t-il indiqué mardi dans un communiqué.

Les chiffres avancés par Boeing tiennent compte d'ajustements comptables, notamment des conversions de commandes 737 MAX en ordres pour d'autres modèles.

Les livraisons, indicateur de la rentabilité dans l'aéronautique, ont chuté, elles, de 53% sur un an, à 380 avions.

Comme attendu, le géant de Seattle (ouest) cède la couronne de premier avionneur mondial à son éternel rival Airbus.

Le constructeur aéronautique européen a, en effet, enregistré l'an dernier des commandes nettes pour 768 appareils et livré 863 avions, en hausse de 8%, malgré des difficultés de production liées à la montée en cadence de la production de l'A321 ACF, modèle permettant une configuration plus flexible des cabines mais plus complexe à produire qu'un A320.

C'est la première fois depuis 2012 qu'Airbus livre davantage d'avions commerciaux que Boeing. Traditionnellement, les compagnies aériennes et les loueurs d'avions paient la totalité du prix de l'avion quand ils en prennent possession.

L'activité de Boeing est perturbée depuis l'immobilisation au sol du MAX, qui représente un peu plus de 80% du carnet de commandes au 31 décembre.

Le groupe en a suspendu les livraisons au printemps et la production depuis le 1er janvier. Cette crise lui a déjà coûté 9,2 milliards de dollars et une nouvelle estimation de la facture est attendue lors de la publication des résultats du quatrième trimestre, prévue le 29 janvier.

Il s'est également doté d'un nouveau directeur général, David Calhoun, qui a pris ses fonctions lundi, remplaçant Dennis Muilenburg, limogé le 23 décembre après une détérioration des relations avec les autorités américaines.

Boeing travaille actuellement à un correctif du logiciel anti-décrochage MCAS mis en cause dans les deux tragédies et a fini par recommander la formation des pilotes sur simulateur, après des années de résistance.

Il doit aussi redorer son image, ternie par la divulgation de messages embarrassants d'employés moquant les régulateurs, les compagnies aériennes et leurs propres collègues ingénieurs.

afp/rp