Qui a bu boira. Pour la quatrième année consécutive, Boiron a enregistré une activité poussive en 2017. Son chiffre d'affaires a progressé de 0,5% à 617,6 millions d'euros, pénalisé par la baisse de 0,9% des médicaments à nom commun (50,3% du chiffre d'affaires total). Les ventes des spécialités ont progressé de 2% à 305,5 millions d'euros. Le spécialiste de l'homéopathie continue de pâtir des difficultés rencontrées dans certains pays d'Europe du Sud (Espagne, Italie) ou en Russie.

Dans une note publiée ce matin, Oddo BHF souligne que dans ce dernier pays, Boiron tarde à obtenir ses enregistrements pour les nouveaux produits. A ce sujet, le broker estime que les exigences en matière de données, pièces et dossiers à apporter ressemblent clairement à du protectionnisme. De fait poursuit-il, en l'absence de pathologie hivernale, le chiffre d'affaires plafonne (28,2 millions d'euros en 2017 contre 31,8 millions en 2016).

Face à ce constant, Boiron a prévenu que son résultat opérationnel 2017 devrait être inférieur à celui de 2016.

Alors qu'aucune pathologie hivernale ne semble à déplorer dans les marchés clefs du groupe, Oddo BHF a abaissé ses prévisions 2018. Le courtier a par conséquent réduit son objectif de cours sur la valeur de 80 à 74 euros tout en réitérant sa recommandation Neutre.

Une déception partagée par Gilbert Dupont. Le bureau d'études juge la valorisation modérée justifiée à court terme par le manque de visibilité et l'absence de catalyseurs. Il souligne tout de même la trésorerie nette significative de plus de 250 millions d'euros à la fin 2017 et les rachats de titres de Sodeva, la holding de la famille Boiron. L'intermédiaire a abaissé son objectif de cours de 93 à 89 euros après prise en compte d'une publication décevante. Il reste toutefois à Accumuler sur le titre.

Les investisseurs, préfèrent eux, s'éloigner. Boiron cède 2,77% à 73,60 euros.