Aujourd'hui, Boiron a progressé de plus de 3% à 38,05 euros pour sa reprise de cotation. Le titre avait été suspendu hier à la demande du laboratoire français en raison de fuites dans la presse sur l'avis de la Haute Autorité de santé (HAS) au sujet du remboursement des médicaments homéopathiques. Ce matin, l'institution a confirmé. Elle s'est prononcée pour le déremboursement des médicaments homéopathique en raison d'une "efficacité insuffisante".

Cette recommandation était attendue depuis plusieurs semaines, comme en témoigne la chute de 25% du titre Boiron depuis trois mois.

La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, devrait donner sa décision dans les jours ou les semaines qui viennent.

Là non plus, pas de surprise. Elle a plusieurs fois répété qu'elle suivra la recommandation de la HAS malgré la pression des lobbies et de certains dirigeants politiques qui s'inquiètent du coût social.

Selon le fabricant de l'Oscillococcinum, Cocculine, le déremboursement des médicaments homéopathique devrait conduire à supprimer 1 300 des 2 600 emplois que compte le groupe en France. 60% de son activité (604,2 millions d'euros en 2018) serait en effet impactée directement par une modification du taux de remboursement.

En cas de déremboursement, le groupe lyonnais redoute une baisse de 50% des ventes sur ses produits remboursables la première année et de 50% à nouveau la deuxième.

La grande majorité des produits homéopathiques sont vendus sans ordonnance et ne sont pas remboursés, tels Oscillococcinum, Cocculine (Boiron) ou encore L52 (Lehning). Cependant une trentaine de spécialités est prise en charge à hauteur de 30 % par l'Assurance-maladie.

Avant même l'annonce de l'HAS, Société Générale a abaissé son objectif de cours de 37,5 à 34 euros tout en réitérant sa recommandation d'Achat.