Paris (awp/afp) - Christian Boiron, directeur général du géant français de l'homéopathie Boiron, va quitter ses fonctions à compter du 1er janvier 2019, a annoncé mercredi le groupe dans un bref communiqué, sans donner les raisons de ce départ.

Valérie Poinsot, directrice générale déléguée du groupe depuis sept ans, "a été désignée pour lui succéder", est-il précisé.

C'est la première fois que le groupe lyonnais, fondé à la fin des années 1960 par le père et l'oncle de Christian Boiron, sera dirigé par un non-membre de la famille.

Aujourd'hui âgé de 71 ans, Christian Boiron était directeur général du groupe depuis juillet 2011, son frère Thierry en étant le président.

Mais les deux frères se partageaient déjà le pouvoir au sein du groupe auparavant, se répartissant entre eux, au fil des ans, présidence et direction générale.

Christian Boiron était entré dans la société en 1970, alors qu'il venait à peine d'obtenir son diplôme de pharmacien.

Si le moment choisi pour partir est une surprise, la nomination à sa place de Valérie Poinsot n'en est pas une: depuis quelques années le directeur général avait fait d'elle sa dauphine.

Avant de rejoindre Boiron en 2000 et de gravir peu à peu tous les échelons, Mme Poinsot, diplômée d'une maîtrise de marketing et gestion, a démarré sa carrière en 1991 au sein de l'agence de publicité Publicis. Elle est aussi passée par la suite par les laboratoires Fournier, puis Urgo.

Le départ de M. Boiron survient alors que le groupe traverse une période de turbulences, sur fond de résultats en baisse et de la relance du débat en France sur l'efficacité de l'homéopathie.

Cette polémique ancienne a ressurgi avec vigueur depuis la publication en mars dernier dans Le Figaro d'une tribune au vitriol d'une centaine de médecins opposés à cette pratique, et réclamant l'arrêt de sa prise en charge partielle par l'assurance maladie.

Il y a deux semaines, le ministère de la Santé a saisi la Haute autorité de santé (HAS) pour évaluer l'efficacité de l'homéopathie et le "bien-fondé" de son remboursement. L'avis de la HAS, sur lequel se basera le gouvernement pour trancher, est attendu d'ici fin février.

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