Bolloré, dont le titre n'a cessé de grimper depuis cinq ans et demi, est durement sanctionné à la Bourse de Paris. Après avoir touché un point haut le 1er septembre, à 487,43 euros, l'action du groupe français de logistique et transport a cédé du terrain ces dernières semaines, avant d'accélérer sa baisse depuis hier. Le titre Bolloré a perdu plus de 7% mardi et chute aujourd'hui de 8,35% à 378,50 euros suite à la publication d'une note de CM-CIC Securities dans laquelle l'analyste fait le point sur l'exposition du groupe Bolloré à l'épidémie d'Ebola qui sévit en Afrique de l'Ouest.

En 2013, la branche Africa Logistics du groupe a réalisé un chiffre d'affaires, en hausse de 4% en données publiées, de 2,526 milliards d'euros, ce qui représente plus de 23% du chiffre d'affaires global du groupe. Dans son rapport annuel, Bolloré présente cette activité comme le leader de la logistique et de la manutention portuaire sur le continent "avec 24 000 personnes dans 55 pays, dont 46 pays d'Afrique".

CM-CIC rappelle que le pays le plus durement touché par le filovirus depuis le début de l'épidémie, qui a démarré en décembre 2013, est le Liberia où le groupe Bolloré opère par le biais de trois sociétés, selon le document de référence de 2013 : Umarco Liberia, détenue à 60,22%, la Liberian Agriculture Company, détenue à 24,34% et Salala Rubber Corporation dont le groupe possède 33,18% du capital. Sa présence au Liberia est marginale. Cependant, l'activité économique "a nettement ralenti" en Sierra Leone et en Guinée, ou Bolloré gère les ports de Freetown et Conakry représentant 7% des volumes et 5% du chiffre d'affaires de Bolloré en Afrique, poursuit CM-CIC, même si les ports restent opérationnels.

En conséquence, le bureau d'études a réduit ses prévisions de chiffre d'affaires en Afrique pour 2014, tablant désormais sur une évolution comprise entre -1% et+1%, et sur un Ebit compris entre 363 et 372 millions d'euros. La baisse du cours offre selon lui une bonne opportunité d'investissement.

Malgré son ton rassurant, cette note ne convainc visiblement pas le marché. La densité de l'implantation du groupe sur la côte Atlantique africaine crée l'inquiétude, alors que l'épidémie de fièvre hémorragique virale touche désormais plusieurs pays européens. Les opérateurs s'échangeaient ainsi le titre à 357,95 euros en séance, son plus bas niveau depuis le 9 septembre 2013.

(E.B)