Les publications trimestrielles se ressemblent mais pas pour de bonnes raisons pour Bolloré qui chute de 4,44% à 2,775 euros. Hier, le groupe diversifié a fait état d'une baisse de 10% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre à 2,40 milliards d'euros. CM-CIC Securities attendait un chiffre d'affaires de 2,54 milliards et Natixis de 2,46 milliards. A périmètre et taux de change constants, il est en recul de 8 %, signant son huitième trimestre consécutif de baisse organique.

La situation du groupe s'est particulièrement dégradée depuis le début de l'année avec une activité Transport et logistique dont la baisse s'accélère compte tenu des difficultés du groupe en Afrique. Après un repli de 5% au premier semestre, le chiffre d'affaires de cette division a ainsi chuté de 9% en organique au troisième trimestre à 1,33 milliard d'euros. Natixis anticipait une baisse plus limitée, de 7,5%, et CM-CIC visait un chiffre d'affaires de 1,37 milliard sur cette activité.

Bolloré intervient dans nombre de pays d'Afrique de l'Ouest et centrale comme gestionnaire de ports et opérateur pétrolier. Or, la baisse des cours des matières premières, et notamment du baril de brut, a obligé plusieurs gouvernements africains à limiter leurs dépenses d'investissements dans ces structures. De plus, l'exposition de Bolloré à la logistique pèse lourd alors que les taux de frets restent négatifs.

Cette contreperformance de la principale division de Bolloré n'a pu être compensée par la croissance de 2% de la division Communication, qui regroupe les actifs du groupe dans les médias (Direct Matin, Direct Soir, Vivendi) et la publicité (Havas). Cette activité représente un chiffre d'affaires de 546 millions d'euros au troisième trimestre.

En termes de perspectives, Bolloré se contente de préciser que les activités de transport et logistique aux États-Unis, en Europe et en Asie continuent à enregistrer des résultats satisfaisants dans un contexte de taux de fret très volatils, tandis que les performances des activités africaines restent pénalisées par la baisse du prix des matières premières. Pour Natixis, ces dernières pourraient toutefois atteindre leur point bas début 2017 avant de renouer avec la croissance dans le courant de l'année.