À Paris, le CAC 40 a avancé de 0,13% à 5.413,8 points. À Francfort, le Dax a reculé de 0,14% tandis qu'à Londres, le FTSE s'est distingué avec un bond de 0,97% favorisé par la faiblesse du sterling.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a grignoté 0,08%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro a gagné 0,06% et le Stoxx 600 a pris 0,07%.

En dépit de l'accord commercial validé vendredi soir entre les Etats-Unis et le Mexique, les opérateurs de marché s'inquiètent du durcissement de ton observé par Donald Trump à l'encontre du Canada et de l'Union européenne sur les négociations commerciales en cours. Sans compter que le conflit reste entier sur le même sujet entre Pékin et Washington qui menace de taxer 200 milliards de dollars de produits chinois supplémentaires.

Les tensions commerciales internationales montrent déjà un impact sur l'économie réelle: les indices PMI du jour publiés pour la zone euro et la Chine ont montré un ralentissement de l'activité manufacturière.

L'indice ISM manufacturier pour les Etats-Unis, qui sera publié mardi à 14h00 GMT, devrait aussi témoigner d'une décélération de l'activité dans le secteur manufacturier.

DÉTENTE SUR LES TAUX ITALIENS

Autre sujet de préoccupation pour les investisseurs, les vives tensions observées sur les devises émergentes comme le peso argentin et la livre turque.

Dans un rare mouvement destiné à calmer les marchés financiers, la banque centrale turque a fait savoir lundi qu'elle ajusterait sa politique monétaire pour tenir compte des "risques significatifs" sur la stabilité des prix après l'annonce d'une envolée de l'inflation à un pic de près de 15 ans.

La livre turque s'est brièvement raffermie en réaction à cette annonce avant de repartir à la baisse pour tomber à 6,65 pour un dollar. Mi-août, au plus fort des tensions avec Washington autour de la détention d'un pasteur américain, la devise avait reculé jusqu'à 7,24 dollar.

Parmi les grandes devises, la livre sterling est aussi restée sous pression face aux incertitudes persistantes sur le Brexit et à un indicateur PMI manufacturier jugé décevant. Elle recule de 0,6% face au dollar et de 0,8% face à l'euro.

Sur le marché obligataire, la séance a surtout été animée par une nette détente des rendements des emprunts d'Etat italiens après la confirmation par Fitch de sa note souveraine sur l'Italie à BBB.

La baisse du jour a été toutefois perturbée par plusieurs déclarations des dirigeants de la coalition au pouvoir qui ne semblent pas vouloir renoncer à leur politique bugdgétaire dépensière au risque de contrarier l'Union européenne et les investisseurs.

A 3,174%, le rendement du BTP italien à dix ans a reculé de quelque six points de base pour s'éloigner d'un plus haut de trois mois atteint vendredi.

CASINO NE PARVIENT PAS À RASSURER

Du côté des valeurs en Europe, le secteur automobile a de nouveau souffert des crispations entre l'Union européenne et les Etats-Unis sur le sujet des droits de douane sur les importations de voitures. Son indice Stoxx a abandonné 0,99%, après avoir déjà lâché 1,55% vendredi.

A Paris, Bolloré a chuté de 6,4% après la publication d'une forte baisse de son résultat net au premier semestre, et d'une perte pour sa filiale de batteries Blue Solutions.

La séance à Paris a été encore difficile pour Iliad (-2,92%) et Ingenico (-4,46%), deux sociétés qui souffrent de craintes persistances sur leur activité.

Casino (-3,08%) est également resté à la traîne après avoir chuté de 10,22% vendredi à la suite de nouvelles critiques de Muddy Waters. Le groupe y a répondu en apportant des précisions sur la trésorerie de sa filiale Casino finance, mise en cause par Muddy Waters, et en confirmant ses objectifs financiers annuels. Le groupe reste néanmoins sous la pression des agences de notation, Standard & Poor's (S&P) ayant abaissé sa note de crédit à "BB" contre "BB+" avec une perspective négative.

(Édité par Véronique Tison)

par Blandine Henault