Vivendi pourrait introduire en Bourse Universal Music Group (UMG), son joyau, avant 2023 si les conditions le permettent, a déclaré jeudi le président du directoire du groupe français, Arnaud de Puyfontaine, à l'occasion de la publication de ses résultats semestriels, qui ont témoigné de la résistance du label musical, numéro un mondial de son secteur.

Universal Music, qui compte parmi ses artistes Justin Bieber, Eminem ou encore Billie Eilish, a été la seule division de Vivendi à afficher de la croissance sur les six premiers mois de l'année, période marquée par la crise liée au nouveau coronavirus.

Globalement, le groupe contrôlé par Vincent Bolloré a vu son chiffre d'affaires reculer de 2% en données constantes à 7,58 milliards d'euros tandis que son bénéfice d'exploitation (Ebita) a baissé de 3,8% à 735 millions d'euros, freiné notamment par les difficultés d'Havas dans la communication en raison de la crise.

Universal Music s'est en revanche une nouvelle fois distingué avec une progression de 3,5% de son chiffre d'affaires à 3,5 milliards d'euros et une hausse de 16,6% de son résultat opérationnel à 567 millions d'euros. La maison d'édition musicale a vu ses revenus liés aux abonnements et au "streaming" grimper de 12,4% au cours des six premiers mois de l'année.

L'introduction en Bourse d'UMG est la prochaine étape du plan lancé par Vincent Bolloré pour tirer parti du renouveau de l'industrie musicale avec les formats numériques. Vivendi disait en février prévoir une IPO d'Universal début 2023 au plus tard.

Arnaud de Puyfontaine a évoqué le récent succès de l'introduction en Bourse de Warner Music Group, concurrent d'UMG, comme un signe supplémentaire de la bonne dynamique actuelle des éditeurs de musique.

"Nous sommes ravis du succès de l'IPO de Warner ces dernières semaines", a dit le président du directoire de Vivendi.

"Nous pourrions anticiper cette date si les conditions sont bonnes", a-t-il ajouté en référence à une IPO d'Universal en 2023.

Vivendi a finalisé en mars la cession de 10% du capital d'UMG à un consortium mené par le chinois Tencent, sur la base d'une valeur d'entreprise de 30 milliards d'euros. Ce consortium dispose d'une option pour acquérir 10% supplémentaires d'Universal jusque mi-janvier 2021.

Le premier semestre a aussi été marqué par la décision de Vincent Bolloré de faire investir Vivendi dans Lagardère, dont le groupe est désormais le premier actionnaire avec environ 21% du capital.

Prié de dire si l'objectif de cet investissement était de fusionner Editis, filiale d'édition de Vivendi, avec son concurrent Hachette, propriété de Lagardère, Arnaud de Puyfontaine a dit que cette option n'était pas à l'ordre du jour.

(Mathieu Rosemain; version française Bertrand Boucey, édité par Nicolas Delame)