ajoute détails et réactions gouvernementales et syndicales

MONTRÉAL (awp/afp) - Le groupe canadien Bombardier, désormais exclusivement recentré sur les avions d'affaires, a annoncé vendredi qu'il allait graduellement supprimer environ 2.500 postes en 2020, invoquant l'impact de la pandémie de coronavirus sur ses activités.

Le groupe va licencier 1.900 employés au Canada, dont 1.500 au Québec, 500 au Mexique, 40 aux Etats-Unis et dans des postes administratifs, a dit à l'AFP Mark Masluch, porte-parole de Bombardier Aviation.

Ces suppressions de postes représentent environ 10% des effectifs de Bombardier Aviation, qui compte quelque 22.000 employés dans le monde, dont 12.500 au Canada, essentiellement au Québec.

Le groupe a motivé cette décision par "la baisse prévue des livraisons d'avions d'affaires dans l'ensemble de l'industrie d'environ 30% sur 12 mois en raison de la pandémie".

"Bombardier doit ajuster ses activités et ses effectifs pour s'assurer d'émerger de la crise actuelle sur de solides bases", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Bombardier prévoit de comptabiliser en 2020 une charge spéciale d'environ 40 millions de dollars américains (26 millions d'euros) liée à cet ajustement des effectifs.

Après cette annonce, le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, s'est dit "ouvert" à l'idée d'une "aide supplémentaire" au groupe. "Bombardier, c'est extrêmement important pour le secteur de l'aéronautique" québécois, concentré dans la région de Montréal, a-t-il précisé.

Le Syndicat des machinistes a déclaré être "extrêmement déçu" que Bombardier ne se soit pas prévalu du programme de subvention salariale du gouvernement canadien, qui aurait permis de maintenir les emplois des salariés affectés par cette mesure.

Cette subvention vise à verser aux entreprises qui ont subi une baisse notable de leurs revenus à cause de la pandémie 75% du salaire de leurs employés pour éviter des licenciements massifs.

Début mai, l'ancien fleuron industriel canadien a déclaré une perte de 200 millions de dollars américains au premier trimestre en raison de l'impact du coronavirus.

Bombardier a annoncé en février la vente de sa branche Transport (ferroviaire) au groupe français Alstom et à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), après avoir cédé sa participation restante dans l'A220, son ancien programme phare de l'avion moyen-courrier CSeries.

Depuis, Alain Bellemare, en poste depuis 2015, a été remplacé à la tête de Bombardier par Eric Martel, ancien patron du géant public québécois de l'électricité Hydro-Québec.

Lourdement endetté, Bombardier a enregistré une perte de 1,6 milliard de dollars américains en 2019, contre un bénéfice de 318 millions l'année précédente.

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