Montréal (awp/afp) - Le groupe canadien Bombardier a annoncé jeudi une perte de 200 millions de dollars américains au premier trimestre, plus importante qu'attendu, en raison notamment de l'impact du coronavirus sur ses activités.

L'ancien fleuron industriel canadien, en train de finaliser une douloureuse restructuration, a également confirmé des progrès dans la cession des actifs précédemment annoncée.

Bombardier a notamment conclu en février un accord pour la vente de sa branche Transport (ferroviaire) au groupe français Alstom et à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), pour un prix compris entre 5,8 et 6,2 milliards d'euros.

Le groupe s'est également retiré de l'aviation commerciale pour se concentrer exclusivement sur les jets d'affaires.

Au premier trimestre 2019, Bombardier avait dégagé un bénéfice net de 239 millions de dollars.

Hors éléments exceptionnels et ramenée à une action, la perte pour les trois premiers mois de 2020 est ressortie à 10 cents, alors que la moyenne des analystes tablait sur une perte de 7 cents.

Le chiffre d'affaires a pour sa part progressé de 5% à 3,7 milliards de dollars.

Bombardier estime que la pandémie de coronavirus, qui a affecté ses activités à partir de mi-mars, a eu une incidence de 600 à 800 millions de dollars sur ses liquidités.

La crise a empêché la livraison d'avions avec les restrictions de voyage, provoqué des interruptions de production "dans plusieurs installations importantes et une baisse plus importante que prévu des nouvelles commandes attendues à la fois par Aviation et par Transport", a indiqué le groupe dans un communiqué.

Les résultats reflètent aussi "l'incidence de l'exécution de plusieurs projets de matériel roulant à faible marge" bénéficiaire, ainsi qu'une marge "plus faible" sur les ventes des premiers biréacteurs d'affaires Global 7500, dont les livraisons ont été reportées en raison de la pandémie.

Bombardier a commencé à relancer graduellement ses activités manufacturières dans l'aviation et le transport ferroviaire.

Pour le deuxième trimestre, Bombardier prévoit "un plus faible niveau d'activités opérationnelles et un niveau d'utilisation de liquidités similaire à celui du premier trimestre".

La situation devrait "se rétablir graduellement au cours du second semestre de l'année".

Les carnets de commandes, dont plus des deux tiers provient de la branche ferroviaire, totalisait 46,7 milliards de dollars fin mars, en baisse de près de 4 milliards par rapport à fin décembre.

Celui des avions d'affaires a progressé de 16% du fait de livraison de six avions Global 7500.

afp/rp