Paris (awp/afp) - Le bénéfice net du groupe alimentaire Bonduelle a reculé de plus de 15% lors du premier semestre de son exercice décalé 2019-2020, sur fond de rentabilité en baisse aux États-Unis.

Le bénéfice net s'est précisément replié de 15,4% à 29,5 millions d'euros, a annoncé le groupe vendredi dans un communiqué.

La marge opérationnelle courante du groupe, qui est de 4%, est en retrait de 30 points de base par rapport au premier semestre de l'exercice précédent, "traduisant principalement l'effet de campagnes difficiles, une inflation des coûts non intégralement reflétée dans les prix de vente et l'impact de pertes de volumes", selon le groupe.

Hors de l'Europe, le groupe a souffert d'une baisse de sa marge, "principalement liée aux baisses de volumes de l'activité frais (salades en sachet et bols de salade) aux États-Unis et une campagne agricole difficile en Russie".

Bonduelle avait notamment fait face à un désengagement partiel d'un client important, le colosse américain de la distribution Walmart, qui avait souhaité être moins dépendante de Bonduelle.

Depuis le mois d'octobre 2019, Walmart, qui avait fait le choix de basculer vers sa marque, "nous a reconfié de nouvelles références", a indiqué Guillaume Debrosse, directeur général du groupe, lors d'un point presse.

Il s'est dit par ailleurs "plutôt confiant", après un nouvel appel d'offres de Walmart, qui devrait livrer son verdict vers la fin mars.

Le groupe a également pâti d'une alerte sanitaire qui a touché l'ensemble du marché aux États-Unis sur une contamination à la bactérie E. coli en novembre 2019 qui a entraîné un arrêt momentané de commercialisation de certains produits.

En dépit de cette alerte, l'activité frais a renoué avec la croissance au deuxième trimestre "avec la conquête de nouveaux marchés et l'extension de la gamme chez des clients existants", a fait valoir Bonduelle.

La rentabilité de la zone Europe est pour sa part stable, "du fait d'une base de comparaison favorable", précise le groupe, qui évoque des dépenses marketing décalées au second semestre 2019-2020 et une climatologie défavorable en 2018.

Les ventes sont, elles, en hausse de 2,5% à 1,44 milliard d'euros et le groupe maintient, compte tenu de ces éléments, des perspectives d'évolution du chiffre d'affaires et de la rentabilité opérationnelle courante du groupe en 2019-2020 "au bas de la fourchette communiquée en octobre 2019".

Cette hypothèse ne tient pas compte d'un éventuel impact de la crise causée par le nouveau coronavirus.

Le groupe n'a pas d'activité en Asie. En Europe, s'il n'y a pas pour le moment "d'impact significatif au niveau de la production", M. Debrosse évoque des évolutions de marché assez nettes, avec "une croissances importante en conserves", les consommateurs étant "à l'affût de produits longue conservation".

A l'inverse, le surgelé est "plutôt en souffrance parce que la restauration commerciale est en train de voir sa fréquentation diminuer", ajoute M. Debrosse.

Difficile dans ces conditions de tirer des conséquences claires et définitives de cette crise, conclut-il.

afp/rp