Une seule offre de reprise globale sur quatre déposées le 21 novembre - celle des banques créancières - a finalement été officiellement déposée pour la reprise du groupe, spécialiste des services maritimes au secteur pétrolier qui emploie 8.200 salariés dont 1.392 en France, Jacques de Chateauvieux, PDG et actionnaire majoritaire de Bourbon, ayant retiré son offre.

Cette seule offre émane de la Société phocéenne de participation (SPP), une société détenue par un groupe de banques françaises* fédérant les créanciers représentant 75% de la dette du groupe.

Bourbon, qui négocie depuis des mois une restructuration de sa dette bancaire, est plombé par la réduction drastique des investissements de ses clients depuis quatre ans. Sa dette s’élevait à près de 2,4 milliards d’euros à la mi-mars.

Les principaux créanciers et loueurs de navires de Bourbon avaient déposé début juin une offre de conversion de la dette du groupe en capital prévoyant une prise de contrôle de la société par ses prêteurs et l'injection de nouvelles liquidités.

La SPP propose d'acquérir la totalité des actifs de Bourbon Corporation et de convertir en capital environ 1,4 milliard d'euros de dettes et 300 millions d'euros en obligations, a précisé Bourbon dans un communiqué.

"L’offre intègre en outre 150 millions d'euros d’apport de financements bancaires dont 30 millions d'euros déblocables dès la réalisation du transfert de propriété pour faire face aux besoins de liquidité immédiats", poursuit le communiqué.

Selon le groupe, la SPP propose de doter la société d’un conseil de surveillance composé de membres nommés par les actionnaires et de personnalités indépendantes connaissant le métier de l'entreprise, ainsi que d'un directoire.

"La décision du tribunal, si elle était favorable à l'offre de la SPP, conduirait à la liquidation de la société cotée Bourbon Corporation et à une perte totale pour les actionnaires et les porteurs d'obligations", déclare Jacques de Chateauvieux dans le communiqué.

"Elle ferait porter sur les nouveaux actionnaires de Bourbon Maritime la responsabilité du redressement d'une entreprise française, toujours leader mondial des services maritimes à l'offshore pétrolier, de son développement futur et du maintien de ses centres de décision en France", ajoute-t-il.

* BNP Paribas, Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Alpes Provence, Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de Paris et d’Ile de France, Crédit Mutuel Equity SCR (anciennement dénommé CM-CIC Investissement SCR), Crédit Lyonnais, Natixis et Société Générale

(Marc Leras, édité par Sophie Louet et Jean-Stéphane Brosse)