(Ajoute précisions et citations)

MARSEILLE, 23 décembre (Reuters) - Le tribunal de commerce de Marseille a désigné lundi les banques créancières pour la reprise du groupe parapétrolier Bourbon placé en redressement judiciaire depuis le 7 août, apprend-t-on auprès du groupe.

Bourbon précise dans un communiqué que le transfert de la propriété des actifs aura lieu à partir du 2 janvier 2020.

Le tribunal de commerce n'avait retenu lors d'une audience le 10 décembre qu'une seule offre de reprise, celle de la Société phocéenne de participations (SPP), une société détenue par un groupe de banques françaises fédérant les créanciers qui représentent 75% de la dette du groupe.

Bourbon Corporation, spécialiste des services maritimes au secteur pétrolier, emploie 8.200 salariés dont 1.392 en France.

La SPP est détenue par les établissements bancaires suivants : BNP Paribas, Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel Alpes Provence, Caisse Régionale de Crédit Agricole Mutuel de Paris et d’Ile de France, CM-CIC Investissement SCR, Crédit Lyonnais, Natixis et Société Générale.

L’offre "propose d’acquérir 100% des actifs de Bourbon Corporation et de convertir en capital environ 1,4 milliard d’euros de dettes et 300 millions d'euros de dettes en obligations", écrivait le groupe après l’audience du 10 décembre dans un communiqué.

"L’offre intègre en outre 150 millions d'euros d’apport de financements bancaires dont 30 millions déblocables dès la réalisation du transfert de propriété pour faire face aux besoins de liquidité immédiats", poursuivait le communiqué.

"La décision du tribunal, si elle était favorable à l’offre de la SPP, conduirait à la liquidation de la société cotée Bourbon Corporation et à une perte totale pour les actionnaires et les porteurs d’obligations", prévenait dans le même communiqué le PDG de Bourbon Jacques de Chateauvieux, qui n’avait pas pu déposer une offre de reprise.

"Elle ferait porter sur les nouveaux actionnaires de Bourbon Maritime la responsabilité du redressement d’une entreprise française, toujours leader mondial des services maritimes à l’offshore pétrolier, de son développement futur et du maintien de ses centres de décision en France."

Bourbon, qui négocie depuis des mois une restructuration de sa dette bancaire, est plombé par la réduction drastique des investissements de ses clients depuis quatre ans. A la mi-mars, cette dette s’élevait à près de 2,4 milliards d’euros. (Marc Leras, avec Tangi Salaün, édité par Jean-Stéphane Brosse)