Paris(awp/afp) - Bouygues a vu son bénéfice net progresser nettement en 2018, déjouant les prévisions d'analystes qui l'attendaient en baisse face à des difficultés ponctuelles du groupe dans la construction. Le géant français du bâtiment promet d'améliorer sa rentabilité cette année, a-t-il annoncé jeudi.

L'an dernier, Bouygues a signé une hausse de son chiffre d'affaires (+8%) à 35,6 milliards d'euros (40 milliards de francs suisses), comme de son bénéfice net (+22%) à 1,31 milliard. Dans les deux cas, le groupe a dépassé le consensus des analystes compilés par l'agence Bloomberg.

Ce sont surtout les bénéfices qui déjouent les attentes, alors que Bouygues avait fait à l'automne dernier une mauvaise surprise aux marchés en annonçant que ses résultats pâtiraient de difficultés dans la construction. Le groupue avait relevé plusieurs contretemps sur des projets au Royaume-Uni et en Irlande ainsi qu'une période difficile de Colas, sa filiale de travaux ferroviaires et routier.

Bouygues avait prévenu que son bénéfice d'exploitation courant, représentatif de sa performance ne ferait au mieux que stagner. Finalement, il progresse (+7,5%), allant au-delà des attentes du marché, même si sa marge, comme annoncé par le groupe, recule légèrement. Sur ce plan, Bouygues promet "en 2019 d'améliorer la profitabilité du groupe", en profitant de "solides avantages compétitifs".

Essor dans les télécoms

Le groupe bénéficie d'abord de la confirmation de son essor dans les télécoms, son autre grande branche avec la construction. Après une période difficile voici quelques années, l'opérateur signe une année 2018 avec un bénéfice net quasi doublé.

Toutefois, à quelque 450 millions d'euros, il n'achève pas l'année en position de tête au sein des différentes activités du groupe, alors qu'il était devenu le premier moteur des bénéfices sur les neuf premiers mois.

En effet, les activités de construction, qui constituent par ailleurs la majeure partie des revenus, ont fortement redressé leurs résultats sur la fin d'année pour garder la tête, même si elles signent toujours une baisse sur l'ensemble de 2018 à environ 650 millions d'euros.

"Le groupe reste confiant dans les perspectives des activités de construction à moyen-long terme", a-t-il assuré dans un communiqué. Indicateur des revenus à venir, le carnet de commandes est, de fait, en hausse par rapport à son niveau d'un an plus tôt et à un niveau jamais vu, à plus de 33 milliards d'euros.

S'il marque le pas en France, il bénéficie de plusieurs acquisitions récentes à l'étranger, dont le canadien Miller McAsphalt. En Suisse, le géant d'outre-Jura a acquis les activités d'ingénierie de l'électricien valdo-soleurois Alpiq, lesquels comprennent les sociétés InTec et Kraftanlagen.

afp/vj