Didier Casas a rejeté les affirmations de la CFDT selon lesquelles l'opérateur télécoms a renoncé, sous la pression des syndicats, à mettre au chômage partiel près d'un millier de conseillers de clientèle et d'employés de centre d'appel.

Il a précisé que ces employés avaient été effectivement mis au chômage partiel la semaine dernière le temps pour le groupe d'acquérir le matériel informatique nécessaire pour leur permettre de télétravailler, alors que les agences ont dû fermer en raison des règles de confinement de la population.

"On avait pris cette décision pour les protéger", a-t-il dit.

De manière globale, Bouygues Telecom "met en place un système qui est équilibré, qui réduit le plus possible le chômage partiel, à moins de 20% des effectifs totaux", a souligné Didier Casas.

Alors que, selon les règles mises en place par le gouvernement, un employé au chômage partiel ne touche que 84% de son salaire pris en charge en partie par l'Etat, Bouygues Telecom "va compenser la perte des salaires pour les salariés qui sont en chômage partiel" pendant les 15 premiers jours et "prendra à sa charge les 16% qui normalement sont en baisse de rémunération", a déclaré le directeur général adjoint de l'opérateur.

En échange, Bouygues Telecom demande à ses salariés de prendre une semaine de congés.

La question du chômage partiel agite de nombreux secteurs alors que le gouvernement a lancé un plan de soutien massif de 45 milliards d'euros, permettant notamment aux entreprises de réduire ou suspendre temporairement l'activité de leurs salariés, en leur versant une indemnisation prise en charge en partie par l'Etat.

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a déclaré dimanche qu'environ 220.000 entreprises françaises avaient demandé vendredi à bénéficier du chômage partiel, ce qui concerne 2,2 millions de salariés.

L'opérateur télécoms SFR, filiale française d'Altice Europe, prévoit de mettre en chômage partiel jusqu'à 60% de ses effectifs face aux conséquences de l'épidémie de coronavirus, ont déclaré mardi à Reuters des représentants syndicaux, dénonçant "un effet d'aubaine".

(Richard Lough, avec Jean-Stéphane Brosse et Bertrand Boucey)