Les économistes interrogés par Reuters estiment que ce rapport, qui sera publié à 12h30 GMT, viendra confirmer le sentiment que l'économie américaine repart après une période de paralysie cet hiver liée au froid.

Ils attendent en moyenne 200.000 créations de postes en mars, son plus haut niveau en quatre mois, après les 175.000 de février. Mais des traders disent que les anticipations du marché tirent maintenant plutôt vers les 220.000.

Par ailleurs, la tendance reste soutenue par les déclarations du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, qui a insisté jeudi sur la volonté de la BCE de mener une politique très accommodante, y compris en prenant des mesures non conventionnelles si nécessaire.

À Paris, l'indice CAC 40 progresse de 0,23% à 4.459,64 points vers 11h00 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,4% et à Londres, le FTSE 0,34%. L'indice paneuropéen EuroStoxx 50 avance de 0,16%, tandis que les marchés du sud de l'Europe sous-performent.

Les futures sur indices new-yorkais gagnent de 0,10% à 0,25% à ce stade.

"Après un rapport ADP (sur l'emploi dans le secteur privé) encourageant cette semaine, il est fort probable que les chiffres de l'emploi non agricole soient très bons. Le marché a généralement anticipé un rapport meilleur que prévu, mais s'il est nettement meilleur, cela pourrait déclencher un rally", dit Christian Stocker, responsable de la stratégie actions chez UniCredit à Munich.

"Si le nombre de créations d'emplois n'est que d'environ 200.000 en revanche, alors on pourrait avoir une vague de prises de profits."

Certains observateurs estiment qu'un chiffre nettement meilleur que prévu pourrait inciter la Fed à accélérer le rythme de la réduction de son programme de rachats d'actifs et à avancer la date de sa première hausse des taux, mais ajoutent que la réaction du marché à un bon chiffre sera positive à court terme.

En Europe, les commandes à l'industrie allemande ont augmenté nettement plus que prévu en février, grâce à une bonne tenue de la demande intérieure, ce qui souligne la bonne santé du secteur industriel dans le pays.

Aux valeurs, Rémy Cointreau bondit de 3,25%, porté par des rumeurs d'une offre de rachat de l'américain Brown-Forman sur le groupe de spiritueux.

Bouygues en revanche perd encore 1%. Le groupe a relevé sensiblement son offre - qui valorise selon lui l'opérateur SFR à 16 milliards d'euros - à quelques heures d'un conseil de surveillance décisif de Vivendi (+0,27%) qui doit trancher le sort de sa filiale.

Steria affiche la plus forte hausse du SBF 120, dopée par une note de Berenberg qui est passé à l'achat sur la valeur, estimant que les décisions difficiles de la SSII devraient commencer à payer.

La cotation du fabricant de génériques suédois Meda reste suspendue alors que son président a eu un contact préliminaire avec l'américain Mylan et devrait publier un communiqué dans la journée. En avant-Bourse, le titre Mylan gagne plus de 8% à la suite d'un article du Financial Times évoquant une offre sur Meda.

Le dollar se maintient près de son plus haut niveau en cinq semaines face à un panier de devises dans l'espoir d'une bonne surprise au niveau de l'emploi américain, et l'euro reste sous pression au lendemain des déclarations de Mario Draghi et se traite autour de 1,3710 dollar, un plus bas de cinq semaines.

Le baril de Brent remonte vers 107 dollars le baril, les investisseurs ayant commencé à émettre quelques doutes sur la possibilité d'une rapide réouverture des terminaux pétroliers libyens bloqués par les rebelles depuis des semaines, qui augmenterait massivement l'offre de pétrole sur le marché mondial.

(Juliette Rouillon pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : BOUYGUES, REMY COINTREAU, VIVENDI, GROUPE STERIA, SCOR SE, NUMERICABLE