A la suite de l'annonce de ces résultats, le titre BP progressait vers 12h30 GMT de 4,903% à 545,6 pence, affichant la plus forte hausse d'un indice Stoxx 50 gagnant lui-même 0,93% et entraînant dans son sillage le compartiment pétrolier (+1,44%).

BP a précisé avoir connu un taux d'utilisation record de ses champs pétroliers et gaziers ainsi que de ses capacités de raffinage en 2018, année qui illustre plus que d'autres le retournement spectaculaire accompli par le groupe depuis la marée noire provoquée en 2010 par l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique.

L'année qui vient de se terminer a en effet été marquée par de nouveaux projets et le rachat fin juillet, pour 10,5 milliards de dollars (9,24 milliards d'euros) des actifs dans le pétrole et le gaz de schiste aux Etats-Unis du groupe minier BHP Billiton, plus grosse acquisition de BP depuis 30 ans.

Avant BP, Royal Dutch Shell, Exxon Mobil et Chevron ont annoncé la semaine dernière des résultats supérieurs aux attentes et ce surtout grâce à la hausse de la production des bassins de schiste aux Etats-Unis.

Ces bénéfices meilleurs que prévu ont été obtenus malgré une chute des cours du pétrole à la fin de l'année. Le dernier trimestre 2018 s'est soldé pour le Brent par un recul de 34,5%, provoquant un repli de 19,6% du prix de l'or noir sur l'ensemble de l'an dernier.

Depuis le début de l'année, il s'est quelque peu repris avec un gain de 15,5% pour repasser au-dessus des 60 dollars le baril. Vers la mi-séance mardi, le Brent cédait 0,61% à 62,13 dollars.

Le directeur financier de BP Brian Gilvary a dit à Reuters anticiper pour 2019 un prix du Brent autour des 60 dollars.

Mais les inquiétudes concernant aussi bien le rythme de la croissance économique mondiale que les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis sont des facteurs d'incertitude pour le cours de l'or noir.

BP, qui prévoit de vendre 10 milliards d'euros d'actifs pour contribuer au financement de l'opération conclue avec BHP, a dégagé en 2018 un bénéfice net de 12,7 milliards de dollars, soit un pic de cinq ans, contre 6,17 milliards en 2017 et un consensus des analystes de 11,88 milliards.

La production de BP a atteint 3,7 millions de barils équivalent pétrole en 2018. Hors la contribution du russe Rosneft, détenu à 20% par le groupe britannique, cette production affiche une hausse de 8,2% par rapport à 2017.

BP, dont les paiements liés à la marée noire de 2010 ont totalisé 3,2 milliards de dollars en 2018, au vu son ratio d'endettement augmenter à 30,3% à fin 2018, contre 27,4% un an plus tôt.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français, édité par Dominique Rodriguez)

par Ron Bousso