Londres (awp/afp) - Le géant britannique des hydrocarbures BP a dévoilé mardi une perte nette de 16,8 milliards de dollars (15,4 milliards de francs suisses) au deuxième trimestre, conséquence de dépréciations d'actifs massives relatives à la crise du marché pétrolier.

L'énorme perte enregistrée sur le deuxième trimestre s'explique par des charges exceptionnelles d'environ 20 milliards de dollars et correspondant à des dépréciations d'actifs, notamment dans l'exploration et la production.

Le groupe doit réviser à la baisse la valeur de ses activités en raison de la chute récente des prix du pétrole, lesquels devraient rester faibles pour longtemps, compte tenu de l'impact de la pandémie sur la demande mondiale.

Les cours du pétrole se sont effondrés à partir de mars, passant même brièvement en négatif en avril avant de se reprendre pour tourner désormais autour de 40 dollars, un niveau bien inférieur à celui observé l'an passé.

Son concurrent Royal Dutch Shell avait lui annoncé la semaine dernière et pour les mêmes raisons une perte nette abyssale de 18,1 milliards de dollars au deuxième trimestre.

BP, qui avait choisi de maintenir son dividende jusque-là, a annoncé une baisse de 50%, à 5,25 cents pour le trimestre, contre 10,5 cents par action au trimestre précédent.

Cette décision devrait lui permettre de faire davantage d'économies afin de traverser la crise, après avoir déjà prévenu de la suppression de 10.000 emplois dans le monde, soit 15% de ses effectifs.

Il avait précédemment dit vouloir réduire de 25% de ses dépenses d'investissements et dévoilé un programme d'économies de 2,5 milliards de dollars pour 2021.

BP compte également mener une vaste transformation, assurant ne plus vouloir être un "groupe pétrolier" mais un "groupe énergétique", afin de répondre à la nouvelle donne consécutive à la pandémie et respecter ses engagements à devenir neutre en carbone d'ici 2050.

Les résultats "s'expliquent par un nouveau trimestre très difficile mais également par les mesures délibérées prises pour réinventer l'énergie et BP", assure son directeur général Bernard Looney.

BP annonce mardi vouloir multiplier par 10 ses investissements dans l'énergie à faible émission carbone d'ici 2030, pour atteindre 5 milliards de dollars par an, notamment dans les renouvelables.

Dans le même temps, il prévoit sur la période une baisse de sa production de pétrole et de gaz d'au moins un million de barils équivalents pétrole par jour, soit un repli de 40% par rapport au niveaux de 2019.

afp/jh