Washington (awp/afp) - BP a annoncé mardi avoir vendu tous ses actifs en Alaska à l'Américain Hilcorp pour 5,6 milliards de dollars, marquant le départ du géant pétrolier britannique de cet Etat après quelque 60 ans de présence.

La vente inclut aussi bien les capacités de production de pétrole et de gaz que de transport par oléoduc, précise le groupe britannique.

"L'Alaska a été une partie intégrante de la croissance et du succès de BP pendant plus d'un demi-siècle", a rappelé Bob Dudley, le patron de BP, qui souligne que cette vente s'inscrit dans un programme de deux ans (2019-2020) de désinvestissement à hauteur de 10 milliards de dollars.

La vente permet donc d'assainir les comptes de BP et de "profiter d'autres opportunités s'offrant à lui ailleurs dans le monde".

Hilcorp va payer 4 milliards à court terme et les 1,6 milliard restant plus tard.

La transaction doit encore recevoir le feu vert des différentes autorités de régulation, mais BP espère qu'elle sera bouclée en 2020.

Le pétrolier britannique a promis de "rapidement faire la lumière sur l'avenir" des 1.600 employés concernés par la transaction.

BP a commencé à travailler en Alaska en 1959 avant de forer en 1968 le puits de confirmation qui a permis de dévoiler l'ampleur du champs de Prudhoe Bay. Depuis le début de l'exploitation en 1977, Prudhoe Bay a produit 13 milliards de barils de pétrole et a la capacité d'en produire encore 1 milliard de plus, affirme BP.

Bob Dudley a souligné que quitter l'Alaska ne signifiait pas que son groupe était moins engagé en Amérique.

"Nous restons très enthousiastes sur le secteur énergétique américain", a-t-il souligné.

"Rien que sur ces trois dernières années nous avons investi plus de 20 milliards de dollars aux Etats-Unis et nous continuons d'y chercher d'autres opportunités d'investissement", a-t-il ajouté.

BP va notamment mettre en ligne sa plateforme Argos dans le Golfe du Mexique sur le champ de Mad Dog en 2021.

C'est dans ce même Golfe du Mexique que BP a provoqué l'une des pires marées noires de l'histoire.

BP continue de payer les dommages liés à l'explosion de sa plateforme pétrolière DeepWater Horizon en 2010.

Entre amendes, indemnisations des victimes et nettoyage des côtes, le coût total avant impôt de cette catastrophe environnementale, la pire de l'histoire des Etats-Unis, s'élève à quelque 70 milliards de dollars pour BP.

afp/rp