À Paris, le CAC 40 a fini en baisse de 3,77% à 4.357,46 points. Le Footsie britannique a perdu 2,96% et le Dax allemand a cédé 3,99%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 4,06%, le FTSEurofirst 300 de 3,31% et le Stoxx 600 de 3,39%.

Au moment de la clôture européenne, les indices à Wall Street perdaient au moins 3%.

Le contrat à terme sur le pétrole brut américain (West Texas Intermediate, WTI) arrivant à échéance en mai repasse en territoire positif, à 2,4 dollars le baril, après s'être effondré lundi soir sous le seuil de zéro pour la première fois de son histoire, à -40 dollars.

Ce passage apparemment aberrant en négatif s'explique principalement par des facteurs techniques mais aussi par un contexte de déséquilibre des fondamentaux du marché de l'or noir, avec la chute de la demande exacerbée par le coronavirus, la guerre des prix entre la Russie et l'Arabie saoudite et l'accumulation des stocks.

Le baril pour livraison en juin recule quant à lui à un plus bas depuis 1999, à 13 dollars tandis que le Brent Mer du Nord à même échéance recule d'environ 25% sous les 20 dollars.

L'Arabie saoudite a assuré mardi qu'elle était prête à prendre de nouvelles mesures afin de stabiliser le marché pétrolier, en coordination avec ses alliés de l'"Opep+" et d'autres pays producteurs, a rapporté l'agence de presse officielle SPA en citant un communiqué du gouvernement.

Selon le Wall Street Journal, une nouvelle réunion de l'organisation pourrait avoir lieu le 10 mai.

Donald Trump a demandé mardi à son administration de mettre sur pied un plan de soutien financier à l'industrie pétrolière et gazière des Etats-Unis.

VALEURS

L'indice Stoxx européen du pétrole et du gaz a perdu 4,34% et celui des ressources de base 5,94%. A Paris, TechnipFMC a cédé 7,25% et Total 3,79%. A Londres, BP a reculé de 3,03% et Royal Dutch Shell de 2,46%.

Si les fluctuations du marché pétrolier dominent la tendance, les investisseurs n'en ont pas oublié pour autant de suivre les résultats de sociétés, dont les publications se multiplient. Danone a lâché 2,72% après le retrait de ses prévisions 2020. Après une ouverture dans le rouge, PSA a finalement gagné 0,26%, unique valeur du CAC dans le vert, le marché semblant privilégier le maintien de l'objectif de marge à moyen terme à la baisse du chiffre d'affaires au premier trimestre.

A WALL STREET

Toujours dans l'actualité des résultats, mais cette fois à Wall Street, IBM reculait de 5,86%, la plus forte baisse du Dow, après l'annonce lundi du retrait de ses prévisions financières pour 2020 Coca-Cola lâchait 1,70% après avoir dit s'attendre à des résultats fortement pénalisés au deuxième trimestre par la baisse de la demande.

TAUX

La défiance vis-à-vis des actions profite logiquement aux valeurs refuges avec à la clé un reflux des rendements des emprunts d'Etat: le rendement des Treasuries à dix ans recule de sept points de base à 0,555%. Selon des analystes, la perspective d'un nouveau plan de soutien explique également ces variations. Le chef de la minorité démocrate à la chambre haute, Chuck Schumer, a déclaré que les membres du Congrès et l'administration Trump avaient trouvé un accord sur une nouvelle aide, destinée notamment aux petites entreprises et aux hôpitaux, de 450 milliards de dollars. Les rendements des Etats du sud de la zone euro ont à l'opposé fini en forte hausse à l'approche du Conseil européen de jeudi, qui risque de repousser une nouvelle fois les décisions très attendues sur la création d'un fonds de relance économique. Le rendement à dix ans italien est remonté à 2,17%, un pic d'un mois.

CHANGES

Profitant de sa qualité d'actif refuge, le dollar prend 0,2% face à un panier de devises internationales. L'euro se stabilise dans le même temps à 1,085 dollar. Les reculs sont marqués pour les monnaies de pays producteurs de pétrole comme la couronne norvégienne (-1,58%) ou le peso mexicain (-1,63%). Le won sud-coréen, lui, abandonne plus de 1% face au billet vert en raison des interrogations sur la santé de Kim Jong-un, qui aurait subi une opération cardio-vasculaire selon la presse locale, une information perçue comme un facteur d'instabilité pour la région.

LES INDICATEURS DU JOUR

Unique statistique majeur de la journée, la confiance des investisseurs en Allemagne a enregistré en avril une nette amélioration, les craintes liées aux répercussions économiques et financières de la pandémie de coronavirus semblant s'apaiser.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)

par Laetitia Volga