La deuxième compagnie pétrolière européenne par la capitalisation boursière, derrière Royal Dutch Shell, a enregistré un résultat net ajusté de 3,165 milliards de dollars (2,878 milliards d'euros) au quatrième trimestre 2019, stable, alors que les analystes tablaient sur 2,7 milliards selon un consensus réalisé par Refinitiv.

Total a vu sa production trimestrielle progresser de 8%, à 3,113 millions de barils équivalent pétrole par jour, et a comme prévu relevé de 6% le solde du dividende de 2019, à 0,68 euro par action.

Le groupe a souligné sa "bonne capacité" de génération de cash-flow et prévoit, dans un environnement à 60 dollars le baril, que cet indicateur progressera d'environ un milliard de dollars par an à partir de 2019.

Vers 11h30, l'action Total gagnait 1,51% à 46,12 euros pendant que le CAC 40 progressait de 0,69%.

"Alors que certains de ses pairs se sont effondrés (...) en raison du ralentissement simultané de leurs prix et de leurs marges, Total a enregistré une tendance inverse avec un bénéfice net stable", ont écrit les analystes de Bernstein dans une note.

"Notre performance est bien meilleure que celle de nos principaux concurrents en termes de résilience (...). Quel que soit l'environnement, la priorité donnée à l'excellence opérationnelle porte ses fruits", a dit son PDG Patrick Pouyanné lors d'une conférence de presse.

Le dirigeant a cependant estimé que l'épidémie de coronavirus en Chine pourrait avoir un impact "significatif" sur la demande de pétrole.

"AU DÉBUT" DE L'ÉVALUATION DE L'IMPACT DU CORONAVIRUS

"Il y a un impact à court terme dans les prochains mois, on parle d'un million de barils par jour potentiellement car ça va impacter l'économie chinoise, qui importe quand même près de 15 millions de barils par jour (...). Sur l'année, les chiffres que je vois c'est 300.000 à 400.000 barils par jour", a-t-il précisé.

"Il est clair que la Chine est un des moteurs de la croissance mondiale et donc cette affaire va affecter (...) l'ensemble de l'économie, on n'est qu'au début de la compréhension des impacts."

Total vise environ 18 milliards de dollars d'investissements nets cette année (17,4 milliards en 2019) et une croissance organique de sa production comprise entre 2% et 4%.

Il projette également deux milliards de dollars de rachat d'actions en 2020 dans un environnement à 60 dollars le baril.

Le groupe a en outre annoncé jeudi l'extension de son partenariat avec l'indien Adani, avec l'acquisition de 50% d'un portefeuille de 2 gigawatts (GW) de centrales solaires, ainsi que la vente de sa participation de 27,5% dans Fosmax LNG, opérateur du terminal méthanier de Fos Cavaou.

(Bate Felix et Benjamin Mallet, édité par Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)

par Bate Felix et Benjamin Mallet