Depuis le flash krach du 7 octobre dernier, qui avait brièvement fait plonger la Livre jusqu’à 1.1841 USD, un niveau inédit depuis 1985, la devise britannique grimpe de près de 6% à la faveur de développements favorables autour du Brexit.

Opposés à une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, deux groupes de citoyens ont d’abord déposé une plainte devant la Haute Cour de Londres, arguant que l’exécutif ne pouvait pas se substituer au vote des députés. Confirmant que la souveraineté parlementaire représentait le principe le plus fondamental de la Constitution britannique, la Cour a finalement tranché en leur faveur, obligeant donc le gouvernement à disposer de l’aval des députés pour déclencher la procédure de sortie de l’UE.

Cette décision représente un revers humiliant pour Theresa May, elle qui, jugeant le référendum irrévocable, avait toujours exclu un vote du parlement. La nouvelle résidente du 10 Downing street a par conséquent fait appel devant la plus haute juridiction du royaume, la Cour suprême. Ses magistrats se sont ainsi réunis il y a quelques jours et rendront leur verdict début janvier.

Si la décision prise en première instance est validée, alors les députés ne devraient pas pour autant s’opposer au résultat du référendum en bloquant la sortie du Royaume-Uni. Preuve en est, ils ont déjà approuvé le calendrier proposé par Mme May, à savoir un déclenchement de la procédure avant fin mars 2017. En revanche, ils pourront faire pression pour forcer le gouvernement à davantage de concessions envers l’UE dans le cadre d’un Brexit light afin d’assurer un maintien du Royaume-Uni, primordial pour la santé économique du pays, au sein du marché unique.

Dans le cas inverse, la Première ministre, toujours en recherche de légitimité après un parachutage pour le moins confus à la tête du gouvernement, aurait alors toute latitude pour poursuivre une stratégie de négociation plus dure et plus secrète.

Dans ce contexte exceptionnel, la Banque d’Angleterre ajuste ses prévisions au gré des fluctuations volatiles de la Livre Sterling.

Forcée d’abaisser son taux directeur à 0.25%, un point bas historique, au mois d’Août dernier, la BoE est depuis restée immobile, rassurée par de meilleures perspectives de croissance en dépit de l’issue inattendue du vote du 23 juin dernier.

Sur le front de l’inflation, alors que l’autorité monétaire s’attendait début novembre à une nette hausse suite à la forte chute de sa monnaie depuis le référendum, relevant notamment sa projection de +2 à +2.8% pour 2017, elle estime désormais que le récent rebond du Sterling pourrait un peu freiner sa progression. Les membres du comité voient néanmoins la hausse des prix atteindre la cible, fixée à +2% par l’institution, sous six mois alors qu’elle vient d’enregistrer +1.2% sur un an le mois dernier, contre -0.1% un an plus tôt.

Techniquement, le cable consolide entre 1.2169 et 1.2752 USD au sein d’une tendance baissière de long terme. Bien que des trades, de préférence vendeurs, soient envisageables au sein du range dans une logique de contre, un franchissement de notre support de moyen terme déclencherait très certainement une accélération plus nette, nous permettant de prendre une décision plus limpide.