Le secteur des semi-conducteurs est au centre du commerce mondial en raison du caractère ubiquitaire de ses produits, mais aussi au centre de l’affrontement entre les Etats-Unis et Huawei. Une position difficile qui se fait ressentir à Wall Street où l’indice de référence du secteur, le SOX perd 3%. Ses membres, Intel, Xilinx, Qualcomm et Broadcom ont informé leurs employés qu'ils ne fourniraient plus Huawei en puces jusqu'à nouvel ordre, affirme Bloomberg citant des sources proches du dossier.

L'équipementier télécoms chinois a été ajouté la semaine dernière à une liste d'entités dont les activités sont contraires aux intérêts des États-Unis. Il est ainsi contraint à demander des dérogations pour acheter des composants aux sociétés américaines. En ces temps de négociations commerciales entre Washington et Pékin, les spécialistes s'attendent à ce qu'elles soient difficiles à obtenir.

" Plusieurs composants critiques tels que les processeurs pour PC/Serveur (Intel/AMD), les puces frontales RF pour Smartphone (Avago/Qorvo/ Skyworks), les puces reprogrammables pour les équipements télécoms (Intel Altera/Xilinx), les cartes graphiques (Nvidia/ AMD) et les DSP/puce laser pour modules optiques (Broadcom / Inphi) sont toujours principalement fournis à Huawei par des fournisseurs américains ", précisait JPMorgan. Le groupe chinois a en effet développé ses propres composants, mais pas suffisamment pour répondre à l'ensemble de ses besoins.

L'analyste précise que la dépendance de Huawei à l'égard des composants fabriqués aux États-Unis est beaucoup plus forte pour les équipements de télécommunications, les serveurs et les produits d'entreprise. Les principaux composants semi-conducteurs de grande valeur pour ces segments proviennent principalement de fournisseurs américains.

En attendant, le groupe chinois peut compter sur ses stocks, qui seraient de plus de 6 mois pour les composants les plus importants. Au-delà, la décision américaine affecterait fortement Huawei.