Burberry cède 3,3% à 2 032 pence, pénalisé par des prévisions décevantes. Alors que le secteur du luxe semble au beau fixe, le groupe britannique s'est contenté de confirmer ses objectifs 2018. Le marché attendait une révision à la hausse. En novembre dernier pourtant, le directeur général de Burberry, Marco Gobbetti avait prévenu que la croissance des ventes et des bénéfices serait quasi stable pendant les deux prochains exercices avec la mise en oeuvre du plan de relance de la griffe qu'il a lui même initié.

Le dirigeant entend repositionner la marque sur le très haut de gamme, un segment porteur, comme en témoigne l’impressionnant succès des leaders du secteur, Louis Vuitton, Chanel et Gucci. 

Dopés par la Chine, ces trois groupes ont affiché une croissance à deux chiffres en ce début d'année, ce qui n'est pas le cas de l'ensemble du secteur. A l'image d'autres sociétés plus petites comme Salvatore Ferragamo et Tod's, Burberry ne parvient pas à profiter pleinement de l'embellie du marché.

Face à ce constat, Burberry a entamé une nouvelle ère avec la nomination, en mars, de l'audacieux designer Riccardo Tisci à la tête de sa direction artistique.

De 2005 à 2017, Riccardo Tisci a relancé la marque Givenchy, la transformant en une marque de luxe moderne, introduisant notamment du sportswear sur les podiums. Ces collections sont très appréciées d'égéries planétaires telles que Beyoncé et Kim Kardashian.

Le créateur, dont le premier défilé est prévu en septembre, a pour mission de rendre la marque plus attirante sur le marché de la mode et d'inventer le style Burberry de demain en restant fidèle à ses racines anglaises.

Dans l'attente, Burberry a  donc confirmé ses objectifs annuels à taux de change courants et réitéré son intention de réduire ses coûts de 100 millions de livres.

Au premier trimestre de son exercice 2018/2019 clos fin mars, le chiffre d'affaires a atteint 479 millions de livres, avec une croissance des ventes comparables de 3%, conforme aux attentes des analystes.