Alors que des inquiétudes ont émergé concernant l'évolution de la cruciale demande chinoise au deuxième semestre, avec la baisse de la Bourse de Shanghai et le conflit commercial avec les Etats-Unis, Axel Dumas, gérant du groupe, a confirmé mercredi ne percevoir, à ce jour, "aucun changement" dans la demande en Chine.

En juillet, il avait précisé que la croissance du groupe dépassait les 10% depuis plusieurs années dans le pays, où il ouvre en moyenne un magasin par an dans une nouvelle ville.

Le sellier a vu son résultat opérationnel courant (ROC)progresser de 6% à 985 millions d'euros et sa rentabilité opérationnelle augmenter de 0,2 point pour atteindre un record de 34,5%.

Il avait déjà fait état, en juillet, d'une croissance organique de ses ventes de 11,2% sur les six premiers mois de l'année, tirée notamment par la division vêtements et accessoires grâce à la très forte progression du prêt-à-porter masculin et des chaussures.

Avec la bijouterie, les chaussures affichent le plus fort taux de croissance de toutes les catégories.

Ces résultats jugés solides et légèrement supérieurs aux attentes ont été salués en Bourse où le titre Hermès gagne 2,32% à 13h27, à 546,2 euros.

La valeur qui a intégré l'indice CAC 40 le 18 juin, signe une progression de 23,5% depuis le début de l'année, pour des multiples de valorisation qui demeurent de loin les plus élevés du secteur, à 38,50 fois les résultats estimés pour 2019, contre 20,68 pour LVMH et pour 17,82 pour Kering.

Elle avait atteint un sommet à 609,45 euros le 31 mai, dans l'anticipation de son entrée dans l'indice phare de la Bourse.

"IL Y A FORCEMENT DES INVENDUS"

Interrogé lors d'une conférence sur la politique du groupe en matière d'invendus, Axel Dumas a reconnu qu'il "peut y avoir des destructions" de produits.

"Il y a forcément des invendus, qui vend tout?", a-t-il dit, précisant que les quantités concernées étaient "très faibles" compte-tenu du pilotage des stocks par les directeurs de magasins, des soldes et des ventes spéciales pour le personnel et du recyclage opéré depuis de nombreuses années par la marque "Petit H".

En annonçant qu'il renonçait à brûler ses invendus, le britannique Burberry a levé le voile sur un sujet tabou dans l'industrie du luxe et mis la pression sur un secteur qui redouble d'efforts de communication sur ses engagements en matière éthique et environnementale.

"Le vrai sujet, c'est le processus de production", a ajouté Axel Dumas, mettant en avant le modèle artisanal d'Hermès et son attention portée à la qualité des matières premières et de la fabrication.

A la question de savoir s'il allait emboîter le pas à Gucci ou Versace, qui ont dit renoncer à la fourrure, il a dit ne pas avoir pris de décision sur ce sujet, ajoutant que la fourrure était très marginale dans les collections d'Hermès.

Le dirigeant a également qualifié de "très bons" les résultats du nouveau site internet européen du groupe, relancé au premier trimestre 2018 après la refonte du site américain en 2017. Le site est aussi un important vecteur de recrutement: 80% des acheteurs en ligne sont de nouveaux clients.

Pris dans leur ensemble, les sites marchands représentent aujourd'hui le 4e magasin de la marque qui s'apprête à ouvrir son site en Chine en octobre.

Le résultat net consolidé part du groupe progresse de 17% à 708 millions d'euros, après une plus-value de 53 millions sur la cession d'un ancien magasin à Hong Kong, et la trésorerie nette atteint 2,71 milliards au 30 juin.

(Edité par Matthieu Protard)

par Pascale Denis et Sarah White