Malgré un bref trou d’air fin janvier, sur fond de craintes concernant l’évolution du coronavirus chinois apparu en décembre, les places financières ont très rapidement repris de la hauteur, inscrivant pour la plupart, de nouveaux records annuels voire historiques.
L’appétit pour le risque reste donc intact, les opérateurs estimant que cette épidémie aura un impact limité, comme ce fut le cas pour le SRAS en 2003.
Alors que les taux d’intérêt demeurent au plus bas, avec, de concert, le soutien des banques centrales, les actions demeurent prisées, restant l’une des seules classes d’actifs à procurer un rendement, d’autant que les résultats des sociétés pour le quatrième trimestre sont ressortis globalement au-dessus des attentes.

Toujours au niveau de la microéconomie, la saison des résultats arrive presque à son terme. Environ 80% des sociétés du S&P500 ont dévoilé leurs comptes trimestriels et plus de 70% d’entre elles ont fait mieux que prévu concernant les bénéfices, un chiffre qui reste supérieur à la moyenne historique (65%). Pour l’ensemble des entreprises, les bénéfices par action devraient en moyenne s’inscrire en hausse de 1% au T4 2019, alors qu’ils étaient initialement attendus en repli de 2%. Les valeurs technologiques restent les grandes gagnantes, avec l’immobilier et la consommation, tandis que les valeurs liées à l’énergie et les valeurs industrielles restent clairement à la traine, avec les signaux de ralentissement économique qui pourraient notamment peser sur la demande.
Pour 2020, les analystes anticipent une hausse moyenne de 9% des bénéfices des sociétés du S&P500.

Ces éléments sont toutefois à prendre avec précaution, compte tenu des nombreuses incertitudes persistantes. A cette heure, le bilan du virus continue de s’alourdir, avec près de 1900 décès et plus de 72000 cas de contamination. Les signes de ralentissement de l’épidémie sont encore fragiles, ce qui devrait se répercuter de manière plus durable sur la croissance chinoise, et mondiale.
Plus de 20% des sociétés du S&P500 ont d’ores et déjà déclaré que le coronavirus aurait un impact sur les bénéfices ce trimestre, à l’image d’Apple qui a annoncé ne pas être en mesure d’atteindre ses objectifs. Signe que les grands groupes devraient être les plus affectés, les technologiques, le luxe et les transports notamment.
Il semble pour le moment difficile de mesurer l’impact réel de l’épidémie, mais les prochaines publications pourraient inciter les analystes à revoir drastiquement à la baisse leurs prévisions de bénéfices.

Même si l’économie américaine continue de croitre à un rythme modéré, avec une forte consommation des ménages et une situation de plein emploi, les autres zones géographiques, n’ont pas les mêmes atouts. Le Japon vient de connaitre en 5 ans, la plus grosse chute de son PIB (-1.6% au T4 2019), en raison de la baisse de la consommation des ménages. La croissance chinoise devrait être largement impactée et peser sur l’économie mondiale, tandis qu’en Europe, la situation économique reste fragile, comme l’attestent les mauvaises données de l’économie allemande.
Il convient donc de rester prudents sur les niveaux actuels, après la forte poussée des indices sur 2019 et depuis le début de l’année.

Graphiquement, après un bref trou d’air, l’indice CAC40 est rapidement revenu au contact de ses records annuels, affichant un gain de plus de 1.5% depuis le 1er janvier.
Parmi ses composantes, Veolia Environnement performe de 20%, suivie par STMicroelectronics qui progresse de 18%. A l’opposé, Renault cède plus de 27% et TechnipFMC 16%.
L’indice arrive à proximité d’une zone de résistance charnière située vers 6168 points, plus hauts de mai 2007 en clôture hebdomadaire. Sur un horizon de temps plus court, on pourra surveiller la sortie des 6000/6100 points pour agir dans un sens comme dans l’autre. Le débordement des 6100 points libérerait un nouveau potentiel d’appréciation en direction des 6168 points. Dans le cas contraire, en cas d’enfoncement des 6000 points, on pourra s’attendre à l’amorce d’une consolidation de plus forte ampleur en direction des 5800 puis 5700 points. Un retour sur ce niveau serait une nouvelle fois l’occasion de revenir à l’achat à moindre risque.