Les places financières ont fortement rebondi depuis leur point bas de mi-août, profitant des politiques monétaires accommodantes des banques centrales et des espoirs de résolution du conflit commercial sino-américain. Certains indices viennent d’ailleurs d’inscrire de nouveaux records annuels, malgré des statistiques en berne qui confirment le ralentissement économique à l’échelle mondiale, un contexte géopolitique difficile (tensions au Moyen-Orient, dossier ukrainien et flou total sur le devenir du Royaume-Uni, à l’approche de l’échéance du Brexit).

La saison des trimestriels vient de débuter des deux côtés de l’Atlantique et près de 35% des valeurs du S&P500 ont pour le moment présenté leurs chiffres. 80% des sociétés ont dépassé les attentes de bénéfice par action (hausse moyenne de 2.6%) et 64% ont battu le consensus en termes de chiffre d’affaires. Au niveau sectoriel, la Santé et la Finance tirent leur épingle du jeu alors que l’Energie est sanctionné. On soulignera toutefois que les résultats sont inférieurs de 4,7%, en moyenne, à ceux du T3 2018.
Pour le CAC40, peu de valeurs ont publié leurs résultats. Ceux de LVMH ont été salués, après une activité robuste. On notera toutefois les avertissements sur résultats lancés par Renault, Thalès, Publicis et Danone. Les titres ont été lourdement sanctionnés en bourse. Les prochaines publications et les perspectives devraient être déterminantes, dans un contexte macroéconomique dégradé.

Malgré une certaine résilience de l’économie américaine, la conjoncture générale se dégrade. La Chine a par exemple annoncé un PIB en hausse de seulement 6%, son plus faible niveau depuis l’enregistrement de cette statistique en 1992. L’indice PMI services retombe à 51.3 contre 52.1 précédemment et la production industrielle ne progresse que de 4.4%. Aux Etats-Unis, les ventes au détail et la production industrielle reculent respectivement de 0.3 et 0.4% et l’indice ISM manufacturier est tombé à 47.8 contre 49.1 précédemment, soit son plus bas niveau en dix. Ce phénomène se vérifie également en Europe, à l’image de l’Allemagne en passe d’enchaîner deux trimestres de baisse de son PIB et de tomber en récession. Son indice PMI a ainsi chuté à 41.7 en septembre. Les banques centrales tentent néanmoins de contrer la dégradation de la conjoncture et la montée des tensions commerciales, en adoptant une politique monétaire plus accommodante. La Fed a par deux fois procédé à une baisse des taux cette année et devrait relancer son programme de rachats d’actifs, tout comme la BCE. Le consensus table sur une nouvelle réduction du loyer de l’argent aux Etats-Unis fin octobre, à plus de 80%.

Avec l’annonce d’un accord partiel entre la Chine et les Etats-Unis, lequel n’a pour le moment pas été formalisé, les opérateurs devraient prêter une attention toute particulière à l’évolution des tractations commerciales, lesquelles pourraient de nouveau être source de volatilité. En parallèle, les prévisions des sociétés seront suivies avec attention ainsi que la saga du Brexit, avec désormais deux scénarii possibles : un report de la sortie officielle ou la signature d’un accord.

Graphiquement, le CAC40 se maintient à proximité de ses records annuels, ne montrant pas de réel signe de faiblesse. En données hebdomadaires, l’indice parisien évolue non loin de la borne haute de son range (5200/5720 points) et conserve ainsi une dynamique haussière à moyen terme. Sur une échelle de temps plus courte, l’indice oscille horizontalement depuis de nombreux mois. La borne haute (5720/5750 points) apparaît pour le moment difficile à franchir dans un contexte macroéconomique qui se dégrade. A court terme, on suivra de près la sortie des 5600/5750 points pour se positionnera dans un sens comme dans l’autre. Le débordement des 5750 points en clôture ouvrirait la voie aux 5860 points. Dans le cas contraire, on devrait assister à de nouveaux dégagements qui pourraient rapidement ramener l’indice vers les 5420/5400 points, plus bas de septembre.