Après une fin d’année très chahutée, avec les craintes de ralentissement économique mondial et les tensions commerciales persistantes entre la Chine et les Etats-Unis, les places financières ont débuté 2019 sur de meilleurs auspices. Les opérateurs ont procédé à quelques achats à bon compte, avec les espoirs d’accalmie des tensions commerciales, et ce à l’aube de la saison des résultats trimestriels. Les tensions et incertitudes politiques européennes (Brexit) et le « shutdown » aux Etats-Unis (le plus long de l’histoire) sont pour le moment relégués au second plan, engendrant ainsi une vive reprise des principaux indices mondiaux.

Au niveau de la microéconomie, les premières publications de sociétés américaines, et notamment du secteur bancaire, ont été très bien accueillies, avec des résultats ayant pour la plupart dépassé les attentes. Pour les sociétés du S&P500, les analystes tablent sur une hausse de 14.5% des bénéfices au quatrième trimestre, pour clore un exercice 2018 exceptionnel. Ces prévisions ont toutefois été abaissées puisqu’elles étaient de l’ordre de 20% en octobre dernier. Pour les entreprises européennes, la croissance des bénéfices devrait atteindre 6% au T4, un chiffre très nettement inférieur au T4 2017, où elle atteignait 16.6%.

Concernant la macroéconomie, les dernières données confirment le ralentissement de l’économie mondiale, à l’image du PIB chinois en hausse de seulement 6.6% sur 2018, sa plus faible croissance depuis 1990, alors que les exportations et les importations se sont contractées de 4.4% et 7.6% le mois dernier. Seule la production industrielle a dépassé les attentes en décembre, en hausse de 5.7% contre 5.3% attendu. Aux Etats-Unis, le constat est identique, avec des indicateurs d’activité qui décélèrent tout comme l’inflation, un taux de chômage qui remonte à 3.9% et la confiance des consommateurs en berne, en raison de la turbulence des marchés. La poursuite du « shutdown » devrait également impacter la croissance. Ces données semblent confirmées par le FMI qui vient de revoir à la baisse ses prévisions de croissance mondiale à 3,5% cette année et 3,6% en 2020 (contre 3.7% initialement prévu), en raison de l’escalade des tensions commerciales et d’une dégradation des conditions financières.

Les regards devraient rester focalisés ces prochaines semaines sur l’évolution des tractations commerciales sino-américaines et sur les publications des sociétés. Outre les chiffres, les opérateurs prêteront une attention toute particulière aux perspectives, compte tenu du contexte géopolitique difficile et des incertitudes persistantes en Europe et aux Etats-Unis. La volatilité devrait donc rester importante sur les marchés actions.

D’un point de vue technique, le CAC40 est en phase de reprise technique, après une brève incursion sous les 4600 points fin décembre. En données hebdomadaires, la tendance est néanmoins baissière sous les 5000 points, niveau coïncidant avec la moyenne mobile à 20 semaines qui reste mal orientée. A plus court terme, la tendance se neutralise, à l’image des moyennes mobiles qui s’aplatissent. L’indice parisien devra désormais déborder rapidement les 4925 points pour disposer d’un nouveau potentiel d’appréciation en direction des 5050 points puis 5140 points, confirmant ainsi le mouvement de rattrapage en cours. On pourra donc conserver un biais positif tant que l’indice demeure au-dessus des 4740 points. Une rechute sous ce seuil raviverait très nettement le courant vendeur, suggérant une rechute rapide vers les récents points bas.