EN CHINE, MACRON VEUT PRENDRE PÉKIN "AU MOT" SUR L'OUVERTURE

SHANGHAI - Un an et demi après sa première visite d'Etat en Chine, Emmanuel Macron est attendu lundi pour trois jours à Shanghaï et Pékin, où il entend notamment prendre, selon l'Elysée, les autorités chinoises "au mot" concernant leur souhait affiché d'ouverture du marché aux importations et aux investissements.

Accompagné d'une importante délégation de chefs d'entreprises du CAC 40 mais également de PME et d'ETI, le chef de l'Etat français rencontrera dès son arrivée des représentants d'entreprises françaises avant de participer, mardi, à la foire aux importations de Shanghaï dont la France est l'invitée d'honneur.

"C'est un évènement qui vise à dire au monde que la Chine est ouverte aux échanges internationaux", souligne-t-on à l'Elysée. "Nous, nous prenons au mot ce qui est dit par la Chine."

"Puisque cette foire vise à démontrer cette ouverture de la Chine, eh bien démontrons-le par des accès au marché dans le domaine agroalimentaire, par des avancées sur les deux accords prioritaires UE-Chine" portant sur la protection des indications géographiques et sur la protection des investissements, ajoute-t-on.

Classée au 64e rang des 69 pays étudiés par l'OCDE pour leur ouverture aux investissements étrangers en 2018, la Chine est régulièrement accusée par ses partenaires et les entreprises étrangères de verrouiller l'accès à son marché.

La Chine dément ces accusations - au coeur de la guerre commerciale avec Washington qui s'est traduite ces 20 derniers mois par des hausses successives des droits de douane - et s'est engagée l'an dernier à importer pour 30.000 milliards de dollars de marchandises et pour 10.000 milliards de services au cours des 15 prochaines années.

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GB-FARAGE PASSE SON TOUR AUX ÉLECTIONS DU 12 DÉCEMBRE

LONDRES - Nigel Farage, chef de file du Parti du Brexit, a annoncé dimanche qu'il ne briguerait pas personnellement de siège lors des élections anticipées du 12 décembre au Royaume-Uni afin de faire campagne sur tout le territoire contre l'accord de sortie de l'Union européenne négocié par Boris Johnson.

"Je me suis longuement demandé comment je pouvais servir au mieux la cause du Brexit", a-t-il justifié lors d'une interview à la BBC. "Est-ce que je cherche à obtenir un siège au Parlement ou est-ce que je suis plus utile en parcourant le Royaume-Uni d'un bout à l'autre et en soutenant nos 600 candidats ?"

"J'ai estimé que cette dernière option était la meilleure", a-t-il poursuivi.

Partisan de longue date d'une rupture sèche avec l'UE, Nigel Farage a exhorté, sans succès, le Premier ministre Boris Johnson à renoncer à l'accord sur le Brexit que celui-ci a conclu le mois dernier avec les Vingt-Sept.

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WASHINGTON POURRAIT ENCORE RETARDER LES DROITS DE DOUANE AUTO

WASHINGTON - Les Etats-Unis pourraient ne pas imposer ce mois-ci des droits de douane sur les véhicules importés d'Union européenne, du Japon et de Corée du Sud compte tenu des "échanges fructueux" noués avec les constructeurs de ces trois zones, a déclaré le secrétaire américain au Commerce dans une interview publiée dimanche par Bloomberg.

Washington doit décider d'ici le 14 novembre de taxer ou non jusqu'à 25% les voitures et camions importés, des mesures qui avaient été recommandées en février par le département du Commerce pour protéger l'industrie automobile américaine sur des motifs de sécurité nationale.

Cette décision avait déjà été reportée de six mois en mai et des experts du commerce international pensent qu'un délai similaire pourrait être décidé par l'administration américaine.

"Nous avons eu des échanges très fructueux avec nos amis européens, avec nos amis japonais et avec nos amis coréens", a dit Wilbur Ross lors de l'interview accordée à Bloomberg.

"Notre espoir est que les négociations que nous menons avec ces entreprises concernant leurs projets d'investissement porteront suffisamment leurs fruits pour qu'il ne soit pas nécessaire de faire entrer le 232 (un article de loi américain sur les tarifs douaniers-NDLR) en vigueur pleinement, voire ne serait-ce que partiellement", a-t-il ajouté.

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LE GUIDE SUPRÊME IRANIEN S'EN PREND À MACRON SUR LE NUCLÉAIRE

DUBAI - Le guide suprême iranien, Ali Khamenei, a critiqué dimanche les offres de médiation d'Emmanuel Macron, qu'il a taxé de naïveté ou de complicité avec les Etats-Unis dans le dossier nucléaire, à l'origine de tensions croissantes entre Téhéran et Washington.

"Le président français, qui prétend qu'une rencontre pourra résoudre tous les problèmes entre Téhéran et l'Amérique, est soit naïf, soit complice des Etats-Unis", a déclaré l'ayatollah, selon des propos rapportés par la télévision d'Etat iranienne.

Lors du sommet du G7 de la fin août à Biarritz, Emmanuel Macron a lancé l'idée d'une rencontre entre le président iranien, Hassan Rohani, et son homologue américain, Donald Trump, un voeu qu'il n'a pas réussi à réaliser jusqu'à présent en dépit des efforts déployés par la diplomatie française.

Les tensions n'ont cessé de croître entre les Etats-Unis et l'Iran depuis la décision de Donald Trump, en août 2018, de retirer la signature de son pays à l'accord sur le nucléaire conclu en juillet 2015 entre six grandes puissances, dont la France, et la République islamique.

Téhéran est revenu depuis sur certains de ses engagements et a prévenu qu'il franchirait une étape supplémentaire mercredi prochain si les autres parties signataires ne l'aident pas à contourner les sanctions américaines.

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LIBAN-LES OPPOSANTS AU GOUVERNEMENT DANS LA RUE APRÈS UNE MANIFESTATION PRO-AOUN

BEYROUTH - - Les manifestants libanais exigeant le départ de l'ensemble de la classe politique actuellement au pouvoir ont à nouveau afflué dans les rues de Beyrouth dimanche, créant la plus vaste manifestation depuis la démission du gouvernement mardi.

Cette dernière intervient quelques heures après la tenue d'un rassemblement, réunissant plusieurs milliers de personnes, de soutien au président Michel Aoun, qui essaie de se poser en garant du mouvement de protestation qui secoue le pays depuis deux semaines.

Mais Michel Aoun n'échappe pas à la défiance visant une classe politique accusée de corruption, de mauvaise gestion des finances publiques et qui est jugée responsable de la pire crise économique depuis la guerre civile des années 1975-1990.

"Tout le monde, cela veut dire tout le monde", ont chanté les manifestants dans les rues de Beyrouth.

Contesté par la rue et bousculé au sein de sa coalition, le Premier ministre libanais, Saad Hariri, a annoncé il y a cinq jours la démission de son gouvernement, constatant que le pays se trouvait dans une impasse politique et appelant ses compatriotes à préserver la paix civile.