(Actualisé avec précisions, contexte)

par Pamela Barbaglia et Jean-Michel Belot

LONDRES/PARIS, 19 mars (Reuters) - Le fonds d'investissement européen PAI Partners paraît le mieux placé dans le cadre de la vente par Elior de ses activités de restauration de concession (Areas), ont déclaré à Reuters quatre sources proches du dossier.

Ce processus de vente, dont les chefs de file sont Morgan Stanley et BNP Paribas, devrait être bouclé dans les semaines qui viennent et rapporter entre 1,0 et 1,5 milliard d'euros, a-t-on ajouté de mêmes sources.

Areas est présent dans 13 pays, en Europe, aux Etats-Unis, au Mexique et au Chili.

Les autres candidats qui restent en lice à ce stade ultime de la compétition sont la société américaine d'investissement Lone Star et le groupe suisse de restauration embarquée Gategroup, contrôlé par le conglomérat chinois HNA Group et déjà propriétaire de Servair, une ancienne filiale d'Air France.

Le fonds américain Carlyle, initialement associé à PAI Partners, pourrait se retirer, sa valorisation d'Areas étant inférieure à celle de PAI, ont précisé deux des sources.

L'OFFRE DE GATEGROUP HANDICAPÉE PAR HNA

Selon plusieurs sources, Gategroup n'a pas été en mesure de présenter un prix compétitif, confronté aux réticences d'HNA. Le conglomérat chinois fait en effet l'objet de pressions de la part de Pékin pour céder des actifs et réduire son endettement, après avoir déboursé 50 milliards de dollars dans de multiples acquisitions et prises de participations ces dernières années.

"On espère y voir plus clair dans les semaines qui viennent", a déclaré une autre source proche du dossier, pour qui Gategroup n'est pas encore sorti du jeu.

HNA, qui est ainsi sorti complètement du capital du groupe français Pierre & Vacances, détient encore une participation de 5% dans Deutsche Bank, qui discute actuellement d'un rapprochement avec Commerzbank.

Areas est valorisé jusqu'à 7,5 fois son Ebit de 200 millions d'euros, ajoutent ces sources, l'une d'entre elles estimant que le prix final pourrait être en réalité proche de 1,3 milliard.

Elior et PAI ont refusé de commenter ces informations tandis que Lone Star, Gategroup et Carlyle n'étaient pas joignables dans l'immédiat.

Une dizaine de fonds ainsi que des groupes industriels comme les italiens Autogrill et Cremonini où le français Lagardère avaient été cités initialement parmi les candidats potentiels pour le rachat d'Areas, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 1,8 milliard d'euros soit 27% des ventes totales d'Elior sur l'exercice 2017-2018.

Elior, numéro trois mondial de son secteur derrière le britannique Compass et un autre français, Sodexo , a déçu l'an dernier les investisseurs après plusieurs avertissements sur résultats et un plan à trois ans jugé insuffisamment ambitieux. Il a annoncé en novembre qu'il envisageait de scinder Areas afin de doper sa croissance.

Le titre Elior a clôturé mardi en hausse de 2,2% à 13,47 euros. Il continue de sous-performer l'indice CAC 40 depuis janvier (+3% contre +15% pour l'indice) après avoir perdu environ un quart de sa valeur l'an dernier.

(Pamela Barbaglia à Londres et Jean-Michel Bélot à Paris, édité par Bertrand Boucey)