par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain

Le numéro trois mondial de la publicité a confirmé l'ensemble de ses objectifs pour 2018 après avoir enregistré un chiffre d'affaires de 2,2 milliards d'euros, en progression de 1,3% à périmètre et changes constants sur la période de juillet à septembre.

Le groupe basé à Paris a ainsi renoué avec la croissance après le repli de 2,1% accusé au trimestre précédent, porté par la montée en puissance de budgets décrochés au cours des mois précédents dont ceux de Carrefour, Daimler, Campbell's ou Marriott.

Ils ont contrebalancé les difficultés persistantes de Publicis Health Services (PHS), branche méconnue de sa division santé, qui a grevé la croissance du groupe en Amérique du Nord à hauteur de 120 points de base depuis le début de l'année.

Hors PHS, qui fournit principalement des visiteurs médicaux, la croissance organique ressort à 2,2% au troisième trimestre.

A l'issue d'une revue stratégique, Publicis a engagé un processus de vente de cet actif à faible marge générant autour de 250 millions de dollars en rythme annuel, hérité d'une acquisition dans les années 2000.

"C'est un signe très clair de notre engagement à transformer Publicis", a expliqué à des journalistes le président du directoire Arthur Sadoun.

MARQUES D'INTÉRÊT POUR PHS

Le processus est "bien avancé", a-t-il ajouté, indiquant que Publicis avait reçu plusieurs marques d'intérêt de société extérieures au secteur publicitaire.

L'opération traduit la volonté de Publicis de passer du statut de holding chapeautant une cascade d'agences amassées au fil des acquisitions à celui de plate-forme intégrée capable d'offrir une solution d'ensemble à ses clients.

S'il n'existe pas chez Publicis d'autre actif périphérique d'une taille comparable à PHS susceptible d'être vendu, le groupe pourrait en revanche procéder à d'autres cessions au sein de son périmètre.

"Tous les actifs de plus petite taille, qui ne seraient pas 'core' et qui pourraient représenter une distraction n'ont pas vocation à rester dans le groupe", a expliqué le président du directoire.

A 10h50, l'action de Publicis progresse de 5,8193% à 55,28 euros, signant la deuxième plus forte hausse de l'indice parisien CAC 40 derrière Carrefour.

"Cette stratégie plus active de cession d'actifs sous-performants, à faible marge ou non-stratégiques reflète ce que font des pairs comme Omnicom de manière pro-active", estiment les analystes de Kepler Cheuvreux dans une note.

En dépit de cette remontée, l'action Publicis continue d'évoluer en territoire négatif (-1,5%) depuis le début de l'année, pénalisée par les craintes des investisseurs concernant le modèle des grandes agences publicitaires.

Publicis a frappé un grand coup récemment en remportant le budget de GSK jusque-là partagé par Omnicom et WPP, le plus gros "pitch" depuis le début de l'année représentant 1,7 milliard d'euros en total de facturations.

La croissance organique devrait encore accélérer au quatrième trimestre, a précisé Arthur Sadoun lors d'une conférence avec des analystes, tandis que le gain de GSK devrait se traduire dans les résultats à partir du premier trimestre de 2019.

(Edité par Jean-Michel Bélot)

par Gwénaëlle Barzic et Mathieu Rosemain