Les marchés obligataires n'ont pas profité cette fois du 'flight to quality' en faveur des meilleures signatures (Bunds, T-Bonds US) en dépit d'une 6ème séance de repli consécutif à Paris... car c'est le vert qui dominait dans le compartiment 'actions' partout ailleurs.

Le CAC40, c'est un peu l'exception qui confirme la règle en fin de journée, mais le début de matinée a été marqué par un net repli des places asiatiques (-1,5% en moyenne).

La bonne nouvelle, c'est la nette détente des taux courts italiens (2 ans), retombés de 2.44% vers 1,74% (-70Pts de base) et de l'embellie sur le BTP 10 ans de 3,10% vers 2,9%.
Il fallait s'attendre à un rebond du '2 ans' après un sextuplement (il partait de 0,45%) de son rendement lié à un enchaînement de 'ventes stop' déclenchant des 'ventes à tout prix', puis de proche en proche des 'ventes panique' en cascade.
Si le '2 ans' revenait à 1% (c'est techniquement très faisable), il aurait tout de même doublé en 1 semaine, ce qui n'est pas neutre.
Les 'bonos' espagnols profitent de façon moins spectaculaire de l'embellie italienne, avec -4Pts de base sur le '10 ans' à 1,573%.

Nos OAT se dégradent symétriquement de +4Pts de base à 0,6950% et en Allemagne, les 'Bunds coffre-fort' subissent des arbitrages (retour de l'appétit pour le risque) et prennent pratiquement +9Pts de rendement à 0,365%.
Ils font par ailleurs jeu égal avec les T-Bonds US avec également +9Pts à 2,858%: le 'spread' avec les Bunds reste donc inchangé à +250Pts (à 1Pt près).

Les opérateurs ont peu réagi aux nombreuses données macroéconomiques publiés ce jour des deux côtés de l'Atlantique.
Selon l'enquête mensuelle d'ADP, les créations d'emplois continuent de ralentir dans le secteur privé au mois de mai aux Etats Unis, avec +178.000 au lieu de 200.000 attendu.

A noter la révision en nette baisse du chiffre d'avril, de +204.000 vers +163.000 (-20%).
Le PIB américain est revu faiblement à la baisse, de +2,3% vers +2,2%, en seconde estimation.

Nos OAT n'ont pas matérialisé d'amorce d'appréciation malgré chute du PIB français au 1er trimestre, passé de +0,7% à +0,2%, après avoir été 'ajusté' à la baisse de -0,1% (de +0,3%) par l'INSEE.

Pas mieux du côté de la consommation des ménages avec une chute de -1,5% en avril (net recul des dépenses d'énergie) après un mois de mars sibérien.

Outre-manche, les 'Gilts', un peu plus à l'écart des débats depuis 1 semaine, se dégradaient de +5Pts de base à 1,246%.

Enfin, le 3ème coffre-fort (helvétique) subit également un net reflux de capitaux et son rendement remonte de -0,12 à -0,06%, après avoir affiché jusqu'à -0,16% au plus fort du mouvement de panique sur les 'BTP' italiens mardi matin.

Copyright (c) 2018 CercleFinance.com. Tous droits réservés.