Londres (awp/afp) - Le café arabica a rebondi sur la semaine à la faveur d'un affaiblissement du dollar, tandis que le cacao a reculé et que le sucre a creusé ses pertes.

Dans un marché estival calme, les investisseurs commencent à se tourner vers la fin de l'année.

"Les chances élevées d'un phénomène El Niño (qui abimerait les récoltes en Asie) pourraient soutenir les cours du café et du sucre", ont prévenu les analystes de Rabobank.

L'arabica se ressaisit

Le robusta, coté à Londres, a touché jeudi 1.647 dollars la tonne, à son plus bas depuis plus de deux ans, tandis que l'arabica coté à New York a rebondi après avoir touché la semaine dernière son plus bas en près de cinq ans.

"L'ensemble du secteur des matières premières a été recherché en début de semaine, et le dollar américain s'est affaissé", notamment face au réal brésilien, ont commenté les analystes de I&M Smith.

"Les investisseurs misaient sur des ventes techniques alors que le nombre de paris à la baisse avait atteint un plus haut historique vendredi dernier", ont souligné les analystes de INTL FC Stone.

Pourtant, la demande va rester amoindrie durant l'été, ont prévenu les experts de I&M Smith.

"Il y a une vague de chaleur assez longue sur la plupart des marchés occidentaux", ce qui pousse les consommateurs à privilégier les boissons froides au café, ont-ils détaillé.

A plus long terme, la météo pourrait cependant faire grimper le prix du café.

"Avec deux à cinq mois de météo plus sèche que d'ordinaire (dans les régions productrices du Brésil), la récolte en cours ne devrait pas être affectée mais la prochaine pourrait être moins importante", ont estimé les analystes de Rabobank.

Pas de répit pour le cacao

A Londres, le cacao a touché jeudi 1.668 livres sterling, à son plus bas depuis un mois et demi, tandis que la cotation de New York a atteint mercredi jour 2.233 dollars, son plus bas depuis près de cinq mois.

Pour les analystes de Rabobank, ce mois de juillet est "atypique", puisque les données faisant état d'une demande en hausse des broyeurs en Europe et en Asie n'ont pas profité aux prix.

Les analystes gardaient par ailleurs un oeil sur la météo en Afrique de l'Ouest, d'où provient 60% de la production mondiale.

"Les conditions météo restent bonnes dans les régions productrices, ce qui devrait profiter à la prochaine récolte qui commencera début octobre", ont noté les analystes de INTL FCStone.

"Si la Côte d'Ivoire (premier producteur mondial) décide de ne pas relever ses prix [fixés par le gouvernement pour les fermiers] pour refléter la baisse des cours internationaux, le marché pourrait être en déficit" car les fermiers ivoiriens produiront moins "alors même que la demande mondiale est robuste", ont prévenu les analystes de Rabobank.

Sucre : l'Inde talonne le Brésil

Le cours du sucre brut a touché jeudi 10,83 cents la livre à Londres, à son plus bas depuis trois mois, tandis que le cours du sucre blanc a rebondi.

"Le marché continue de se consolider et reste proche de ses récents plus bas", a résumé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group.

Dans ce contexte, même la publication des données de l'Association brésilienne de l'industrie de la canne à sucre (Unica) sur la récolte pour la première quinzaine de juillet n'a pas fait bouger le marché.

"Le rapport était en ligne avec les attentes du marché", a noté Nick Penney, courtier chez Sucden, qui souligne toutefois que, malgré la baisse du prix de l'ethanol, les raffineries ont privilégié ce carburant au sucre quant au produit créé à partir de la canne.

Les prix restent à des niveaux bas malgré cette transition au Brésil, premier producteur mondial, car des récoltes abondantes sont attendues chez d'autres grands producteurs, notamment l'Inde.

"Si la croissance de la production indienne continue à ce rythme, le pays pourrait prendre la place du Brésil comme numéro un mondial", ont relevé les analystes de Rabobank.

Sur le Liffe de Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en septembre valait 1.657 dollars vendredi à 11H00 GMT, contre 1.669 dollars le vendredi précédent à 11H25 GMT. Sur l'ICE Futures US de New York, la livre d'ARABICA pour livraison en septembre valait 109,15 cents, contre 108,55 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en octobre valait 327,70 dollars, contre 319,70 dollars le vendredi précédent mais pour livraison en août. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en octobre valait 11,03 cents, contre 11,02 cents sept jours auparavant.

A Londres, la tonne de CACAO pour livraison en décembre valait 1.705 livres sterling, contre 1.725 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en septembre valait 2.290 dollars, contre 2.340 dollars sept jours plus tôt.

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