Madrid (awp/afp) - La banque espagnole CaixaBank, troisième banque du pays par la capitalisation, a publié vendredi un bénéfice net en hausse de 15% au troisième trimestre, à 332 millions d'euros.

Ce résultat est supérieur aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 270 millions d'euros.

L'action de la banque progressait légèrement dans l'après-midi à la Bourse de Madrid, en hausse de 0,33% à 2,75 euros, vers 16H45 (14H45 GMT).

Néanmoins, le bénéfice net recule sur les neuf premiers mois de l'année (-2,6% à 970 millions d'euros), "dans un contexte de taux d'intérêts minimum et de volatilité des marchés", souligne la banque, qui souffre aussi de la comparaison avec 2015, où elle avait profité de l'intégration des activités rachetées à la banque britannique Barclays en Espagne.

Sur la même période, le produit net bancaire, correspondant au chiffre d'affaires de la banque, recule de 6,9% à 3 milliards d'euros.

CaixaBank a enregistré sur le trimestre 121 millions d'euros de coûts extraordinaires, liés au plan de départs lancé pour 500 de ses 32.500 employés en Espagne (sans licenciements secs). La banque procède également au regroupement de certaines de ses succursales.

CaixaBank a réduit son taux de créances douteuses, souvent liées à des prêts immobiliers risquant de ne pas être remboursés, à 7,1%, contre 7,3% fin juillet.

Son taux de fonds propres durs, très suivi par les analystes car il mesure la solidité financière de la banque, progresse à 12,6%, contre 11,5% fin juin.

CaixaBank, très centrée sur son marché national est en plein rachat de sa filiale portugaise BPI, sur laquelle elle a lancé une offre publique d'achat en avril, au prix de 1,111 euro par action.

Le processus s'est avéré très long en raison de divergences entre CaixaBank et l'autre actionnaire principal de BPI, la femme d'affaires angolaise Isabel dos Santos, fille du chef de l'Etat.

Fin septembre, les actionnaires de la BPI ont finalement voté une modification de ses statuts ouvrant la voie au succès de l'OPA.

Pour financer l'opération tout en préservant son niveau de fonds propres, CaixaBank a ensuite vendu quelques jours plus tard 9,9% de son capital social, pour 1,32 milliards d'euros.

Certains petits actionnaires de BPI menacent néanmoins de poursuivre CaixaBank en justice si elle ne relève pas son offre.

"Le prix que nous avons fixé correspond aux critères légaux (...), plus élevé que celui payé par n'importe quel actionnaire, ce qui nous fait penser qu'il n'y a aucun motif pour changer le prix", a expliqué le directeur général, Gonzalo Gortazar lors d'une conférence de presse.

afp/rp