Le marché français des produits de grande consommation a accéléré de 2% sur la période P5 de l'enquête Kantar, c’est-à-dire du 15 avril au 12 mai, notamment à cause de la présence du weekend de Pâques. La période fut extrêmement propice à Leclerc et bien moins à Carrefour et Casino. Le groupe d'Alexandre Bompard, qui s'était bien comporté sur la période P4, a perdu des parts de marché à la fois dans les hypermarchés, dans les supermarchés et dans les magasins de proximité. Il en a un peu gagné sur la vente en ligne. "La période précédente avait montré un gain de 6 points de base de parts de marché, le premier de l'année, ce qui aura revigoré les optimistes. Mais cette nouvelle période va doucher leur enthousiasme. Il faut s'attendre à davantage de hauts et de bas sur la route de la reprise à l'avenir", estime Bruno Monteyne, le spécialiste de la distribution de Berstein, qui suit Carrefour sur un avis "performance de marché" et une valorisation de 18 EUR.

Des écarts inédits
 
"Rarement dans l’historique de la Grande Distribution française, une telle inégalité a été constatée dans le partage des parts de marché sur une période mensuelle", commente de son côté Invest Securities. Un bilan "stupéfiant", pour le bureau d'études, avec un Leclerc qui "fait figure de champion" avec sa part de marché au niveau record de 21,9%, un Intermarché également sur un pic (14,1%) et un Lidl qui poursuit son ascension. "A l’opposé les groupes privés français cumulent des contre-performances inédites, sans avoir le détail à ce stade", poursuit l'analyste, qui doute de leur capacité à inverser la trajectoire. Dans un tel contexte, le scénario d'une concentration sectorielle pourrait faire son retour. Une question qu'Alexandre Bompard s'était déjà posée, rappelle Invest Securities, lui qui reliait "le problème d’une insuffisante rentabilité du marché français de la Grande Distribution avec un manque présumé de concentration". On se souvient que Carrefour avait, il n'y a pas si longtemps, approché Casino en vue d'un rapprochement.